Selon les derniers chiffres officiels ukrainiens, 3 millions de personnes (dont près de la moitié sont des enfants) ont fui le pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février dernier. Après 21 jours de conflit, la Russie accentue son offensive sur les principales villes du pays, comme à Kharkiv et Marioupol, bombardées dans répit depuis des jours. L'Ouest, relativement épargné jusque-là est désormais également touché.
Malgré tout, les négociations ont repris ce mercredi entre les Russes et les Ukrainiens en vue d’un cessez-le-feu, mais le "compromis" proposé par Moscou - un "statut neutre" pour l’Ukraine comme la Suède ou l’Autriche - a été refusé par Kiev, qui demande des "garanties de sécurité absolues" face à la Russie.
Voici le point sur la situation en Ukraine, au 21e jour de guerre.
Volodymyr Zelensky a reçu une ovation debout du Congrès des États-Unis avant son allocution par visioconférence. Avant son discours, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a lancé : "Slava Ukraina" (Gloire à l'Ukraine).
"Dans votre grande Histoire, vous avez des pages qui vous permettent de comprendre les Ukrainiens", a souligné le président ukrainien. "Souvenez-vous de Pearl Harbor, ce terrible matin du 7 décembre 1941, quand votre ciel était assombri par les avions qui vous attaquaient", "souvenez-vous du 11-Septembre, ce terrible jour de 2001", a-t-il ajouté. " Cette terreur, l’Europe ne l’a pas vécue depuis quatre-vingts ans », a-t-il martelé. "Nous faisons face au même évènement tous les jours."
Volodymyr Zelensky a demandé des avions et des systèmes de défense aérienne à défaut de zone d’exclusion aérienne. Il a aussi réclamé plus de sanctions contre les responsables politiques russes qui soutiennent l’invasion. Après la diffusion d’une vidéo de l'Ukraine sous les bombes, il s'est adressé directement à Joe Biden : "Être le leader du monde, c’est être le leader de la paix".
Peu de temps après l'allocution de Volodymyr Zelensky, Vladimir Poutine a estimé que son opération militaire en Ukraine était un "succès", affirmant que Moscou ne laisserait pas ce pays devenir une "tête de pont" pour des "actions agressives" contre la Russie.
Le président russe a aussi comparé l'avalanche de sanctions et condamnations occidentales frappant la Russie, son économie, ses sportifs et son monde de la culture aux "pogroms antisémites", dénonçant un comportement "odieux" et "indécent" des Occidentaux.
Le Conseil de l'Europe, garant de l'état de droit sur le continent, a exclu officiellement mercredi la Russie en raison de sa guerre lancée contre l'Ukraine, une décision historique prise au lendemain de l'annonce par Moscou que le pays claquait la porte de cette organisation.
L'exclusion a été décidée mercredi matin au cours d'une "réunion extraordinaire" du Comité des ministres, l'organe exécutif de l'organisation, au lendemain d'un vote consultatif de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE). Celle-ci s'était prononcée pour l'exclusion de la Russie.
L'Ukraine a demandé des "garanties de sécurité absolues" face à la Russie tout en rejetant l'idée d'un modèle de "neutralité suédois ou autrichien" avancée par Moscou, a annoncé mercredi la présidence ukrainienne.
"L'Ukraine est maintenant en état de guerre directe avec la Russie. Par conséquent, le modèle ne peut être qu''ukrainien'", a déclaré un des négociateurs ukrainiens Mykhaïlo Podoliak dans des commentaires publiés par la présidence. Il précise vouloir des "garanties de sécurité absolues" face à la Russie et dont les signataires s'engageraient à intervenir du côté de l'Ukraine en cas d'agression.
Plusieurs fortes explosions ont retenti à l'aube aujourd'hui dans l'ouest de Kiev, suivies d'épaisses colonnes de fumée noire dans le ciel de la capitale, placée depuis mardi soir sous couvre-feu jusqu'à jeudi matin. Aucun bilan ou précisions n'étaient donnés dans l'immédiat par les autorités locales, alors que la presse n'était pas autorisée à circuler dans la ville, sous tension, en raison du couvre-feu.
Mardi plusieurs frappes russes avaient touché des immeubles résidentiels, causant la mort d'au moins quatre personnes, selon le maire de Kiev, capitale encerclée par les forces russes et vidée d'au moins la moitié de ses 3,5 millions d'habitants.
Des frappes russes ont touché mercredi une gare de Zaporojie, ville du sud jusqu'alors épargnée par l'offensive russe et servant de refuge aux personnes qui fuient, via un couloir humanitaire, la cité assiégée de Marioupol. La ville se situe également à proximité d'une centrale nucléaire bombardée le 4 mars et occupée depuis par les Russes.
Les États-Unis doivent annoncer une nouvelle assistance sécuritaire de 800 millions de dollars pour aider l'Ukraine à faire face aux forces russes. Joe Biden doit faire cette annonce après une intervention par vidéo de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky devant le Congrès américain.
Des incertitudes demeurent sur la réouverture d'un couloir humanitaire ce mercredi pour poursuivre l'évacuation de civils de Marioupol, ville du sud-est de l'Ukraine assiégée par l'armée russe, a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Irina Verechtchouk.
Environ 20.000 civils ont déjà réussi à quitter ce port sur la mer d'Azov à bord de véhicules particuliers.
D'après les autorités ukrainiennes, les habitants de Marioupol, cible de bombardements russes, se terrent dans des abris et sont privés d'eau, de vivres et d'électricité depuis deux semaines. Selon les autorités ukrainiennes, au moins 200.000 habitants de Marioupol doivent être évacués en urgence.
Près de 800 enfants ukrainiens arrivés depuis le début du conflit sont actuellement scolarisés en France, a indiqué mardi le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer.
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