Guerre en Ukraine : bilan humain, milliards engloutis... Ce qu'il faut savoir sur le lourd coût du conflit

Après 1.000 jours, le conflit opposant Russes et Ukrainiens est-il en train de connaître une nouvelle escalade ? Mardi 19 novembre, Moscou promettait une une réponse "appropriée" après l'attaque menée par l'Ukraine sur son sol à l'aide de missiles longues portées, tout juste autorisés par la Maison Blanche. Le même jour, Vladimir Poutine signait de son côté un décret élargissant les possibilités de recours à l'arme nucléaire. 

Et mercredi 20 novembre, Washington annonçait que les Américains allaient fournir des mines antipersonnel à Kiev. Il s'agit d'"une nouvelle phase de la guerre occidentale contre la Russie", estimait déjà mardi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, en marge du G20 à Rio. Selon lui, l'Ukraine et les Occidentaux "veulent l'escalade".

Le conflit ukrainien semble bel et bien s'être accéléré cette semaine. Une nouvelle "phase" vraisemblablement amorcée par l'élection de Donald Trump début novembre. Le président américain élu a en effet promis de mettre un terme à la guerre, dès son retour au pouvoir en janvier prochain. Et Volodymyr Zelensky, lui-même, reconnaît désormais craindre une défaite face aux Russes. "S'ils coupent (l'aide), je pense que nous perdrons", a déclaré le dirigeant ukrainien cette semaine lors d'une interview sur Fox News. 

Se dirige-t-on dès lors vers un épilogue du conflit ukrainien ? Rien n'est moins sûr, même si Kiev et Moscou y pensent. Face au Parlement ukrainien, Volodymyr Zelensky a affirmé samedi vouloir "tout faire" pour obtenir la fin de la guerre en 2025 par "des moyens diplomatiques". Chaque camp y aurait en effet intérêt, tant le coût humain, comme économique, est lourd des deux côtés, depuis le début du conflit le 24 février 2022. 

700.000 victimes coté russe

En septembre dernier, le très sérieux Wall Street Journal estimait a environ un million le nombre total de morts et blessés dans ce conflit. Aucun des deux camps ne publiant de bilan officiel, il est difficile d'évaluer précisément les pertes de chaque camp. Mais une source confidentielle du journal assurait que les Ukrainiens comptaient 80.000 morts et 400.000 blessés de leur coté, quand les Russes, eux, déploraient quelques 200.000 morts et 400.000 blessés. 

Un bilan humain qui se seraient depuis largement alourdi coté russe. Selon Londres, le mois d'octobre 2024 aurait même été le pire pour Moscou depuis le début de la guerre. Une moyenne d'environ 1.500 soldats russes ont été tués ou blessés par jour en octobre, déclarait mi-novembre l'amiral Tony Radakin à la BBC. "La Russie est sur le point d'arriver à 700.000 personnes tuées ou blessées, ce qui illustre l'énorme douleur et la souffrance que la nation russe doit supporter à cause de l'ambition du président Vladimir Poutine", a ajouté ce haut-gradé britannique. 

300 milliards d'aides à Kiev

Toujours selon Londres, Moscou consacrerait ainsi plus de 40% des dépenses publiques à la défense et à la sécurité, ce qui représente une "pression énorme" pour l'État. La Russie aurait ainsi dépensé 320 milliards de dollars depuis le 24 février 2022, soit une moyenne de 320 millions de dollars par jour, notamment en offrant de primes conséquentes pour recruter des soldats au sein de la population. 

De son côté, l'économie ukrainienne subit de plein fouet l'invasion russe. D'après Reuters, le conflit aurait ainsi couté près de 152 milliards de dollars à Kiev depuis février 2022. Les Occidentaux auraient pour leur part apporté pour près de 300 milliards de dollars d'aide aux Ukrainiens, selon l'institut allemand Kiel, les États-Unis restant le premier contributeur avec près de 100 milliards (98.4), contre 80 (79,63) pour l'Union européenne. 

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