Dans une apparente tentative de faire pression sur l'Union européenne pour obtenir davantage de soutien, Ankara a annoncé que le pays ne stopperait plus les migrants qui cherchent à se rendre en Europe depuis la Turquie. "Nous ne retiendrons plus ceux qui veulent se rendre en Europe", a déclaré ce haut responsable turc sous couvert d'anonymat, vendredi 28 février. Selon les médias Turcs pro-gouvernement, des groupes de migrants se dirigeaient ce vendredi matin en direction d'Edirne, ville turque située à la frontière grecque, certains affrétant des bus depuis Istanbul.
L'agence de presse DHA, proche du président turc Recep Tayyip Erdogan, a rapporté qu'environ 300 migrants syriens, irakiens ou encore iraniens étaient arrivés à la frontière grecque. Une source au sein de l'armée grecque a indiqué qu'environ 300 migrants avaient été repérés du côté turc de la frontière, dans la région d'Evros (nord-est). "Ce chiffre ne sort pas de l'ordinaire", a tempéré l'officier. Cette ouverture des portes fait suite à la mort de 33 soldats turcs à Idlib, en Syrie, dans la nuit de jeudi à vendredi, à cause des bombardements des soldats de Bachar Al-Assad, lui-même soutenu par Moscou.
La Turquie accueille sur son sol quelque 4 millions de migrants et réfugiés, Syriens pour la plupart, et redoute un nouvel afflux depuis Idlib, où plus de 900.000 personnes se sont réfugiées près de la frontière turque depuis trois mois, selon l'ONU. En Grèce, selon une source policière grecque, le nombre de patrouilles a été doublé et un appel à la mobilisation générale a été passé en interne. "Tout est sous contrôle, il n'y a pas de raison de s'inquiéter", a toutefois assuré cette source.
La victoire d'Ekrem Imamoglu, membre du CHP (parti républicain du peuple), principal parti d'opposition, à la mairie d'Istanbul en juin 2019 a affaibli l'AKP, parti présidentiel (parti de la justice et du développement). L'AKP a tenu pour responsable de cette défaite les Syriens et migrants clandestins. Depuis, les patrouilles policières et les rafles des Syriens à Istanbul ont été multipliées, en vue de les renvoyer en Syrie.
Mais la mort de soldats turcs en Syrie risque d'affaiblir davantage le président Erdogan. En ouvrant les frontières avec l'Europe, le président turc fait pression sur l'Union européenne tout en essayant de se redorer le blason auprès des électeurs, avec la fuite de réfugiés vers l'Europe.
Depuis décembre, plus de 400 civils ont été tués dans l'assaut selon l'OSDH (Observatoire syrien des droits de l'Homme). Déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques, la guerre en Syrie a fait plus de 380.000 morts.
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