Trente Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne, ce mercredi 30 juillet, alors qu'ils attendaient de l'aide humanitaire dans le nord de la bande de Gaza, a annoncé Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile.
Selon des témoins, des Palestiniens s'étaient rassemblés à moins de trois kilomètres de la frontière avec Israël, près de l'ancien complexe hôtelier Bianco Resort, sur la côte, pour attendre une distribution d'aide.
Selon Mahmoud Bassal, les forces israéliennes ont "tiré délibérément" sur cette foule rassemblée dans le secteur de Zikim, par où transitent des camions venant d'Israël qui entrent dans le nord de Gaza. "Nous n'arrivons pas à atteindre un grand nombre des victimes. Les hôpitaux sont remplis de martyrs et de blessés", a-t-il affirmé.
Le directeur de l'hôpital Al-Shifa à Gaza-ville a fait état de 35 tués et plus de 200 blessés. "Les chiffres augmentent et la morgue est surpeuplée", a-t-il ajouté. La Défense civile avait annoncé auparavant la mort, ce mercredi, de six personnes "près d'un centre de distribution d'aide humanitaire" dans le sud de Gaza et de quatre autres personnes tuées dans les mêmes circonstances dans le centre du territoire.
Une accusation réfutée par Israël, qui reconnaît avoir tiré mais sans faire de victime. Interrogée par l'AFP, Tsahal a assuré "n'avoir connaissance d'aucune victime résultant des tirs de l'armée".
"Plus tôt dans la journée, des dizaines de Gazaouis ont été aperçus rassemblés autour de camions d'aide humanitaire dans le nord de Gaza, à proximité immédiate des troupes de l'armée israélienne opérant dans la zone", a détaillé l'armée. "Les soldats ont tiré des coups de semonce dans la zone, sans viser le rassemblement, en réponse à la menace qui pesait sur eux", ajoute Tsahal, qui précise que "les détails de l'incident sont toujours en cours d'examen" et affirme que "l'armée israélienne ne vise certainement pas intentionnellement les camions d'aide humanitaire".
Israël a annoncé, dimanche, une pause limitée des combats afin de permettre l'acheminement de l'aide dans le territoire, où il avait imposé, le 2 mars, un blocus hermétique, partiellement assoupli fin mai.
L'aide humanitaire a ainsi pu recommencer à entrer par la route, en quantité toutefois jugée insuffisante par les organisations internationales. Parallèlement, les parachutages de vivres se multiplient au-dessus de Gaza, menacée de "famine généralisée" selon l'ONU.
Les autorités israéliennes ont indiqué que plus de 200 camions d'aide ont été distribués mardi à Gaza par l'ONU et des organisations internationales. Mais Benjamin Netanyahu a continué d'accuser le Hamas de "voler la nourriture de son propre peuple", sans y apporter de preuve. "Nous avons largué de l'aide aux civils de Gaza et avons appelé d'autres nations à se joindre à nous. Certaines l'ont déjà fait", a ajouté le bureau du Premier ministre, illustré d'une photo d'un largage de vivres.
Le mouvement islamiste a de son côté une nouvelle fois accusé Israël "d'organiser la famine" en "transformant la nourriture en une arme de mort lente et l'aide humanitaire en un outil de chaos et de pillage".
Selon l'ONU, Gaza a besoin de 500 à 600 camions d'aide chaque jour pour répondre aux besoins immenses de ses 2,4 millions d'habitants.
Le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a estimé que "les conditions pour la livraison de l'aide sont loin d'être suffisantes". "Quatre jours après le début des pauses tactiques déclarées par les autorités israéliennes, nous continuons à déplorer des victimes parmi les personnes qui cherchent de l'aide ainsi que davantage de décès dus à la faim et à la malnutrition", a souligné l'Ocha.
Alors que les pourparlers en vue d'un cessez-le-feu sont à l'arrêt, Steve Witkoff, émissaire de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, est attendu en Israël ce jeudi pour "discuter des prochaines étapes" concernant Gaza, selon un responsable américain. Ce dernier a été impliqué dans les négociations indirectes au Qatar, en vue d'un cessez-le-feu, qui ont été interrompues la semaine dernière quand Israël et les États-Unis ont rappelé leurs délégations.
Depuis octobre 2023, Israël a tué au moins 60.138 personnes, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
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