Gaza : neuf enfants d'un couple de médecins palestiniens tués dans une frappe israélienne

Israël poursuit son offensive à Gaza. Vendredi 23 mai, neuf enfants d'un couple de médecins palestiniens ont été tués dans un raid aérien, dans le sud du territoire assiégé et dévasté par la guerre.

"Hier, nos équipes ont transféré [à l'hôpital] les corps de neuf enfants martyrs, dont certains étaient carbonisés, de la maison du Dr Hamdi Al-Najjar et de son épouse, Dr Alaa Al-Najjar", a déclaré, samedi, Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile à Gaza, selon qui "l'occupation israélienne a ciblé [leur] maison [...] dans le quartier Gizan Al-Najjar, à Khan Younès". 

Le Dr Hamdi al-Najjar et leur dixième enfant, Adam, étaient tous deux "grièvement" blessés, a-t-il précisé. Selon l'hôpital al-Nasser de Khan Younès, le seul enfant survivant de la fratrie est âgé de 10 ans. Le père est actuellement en soins intensifs.

La frappe israélienne s'est produite peu après que le docteur Hamdi Al-Najjar a amené sa femme au travail. "Quelques minutes à peine après son retour, un missile a frappé leur maison", a expliqué Mounir Albourche, directeur général du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza.

La Défense civile a publié une vidéo montrant ce qu'elle présente comme ses secouristes fouillant les décombres de la maison après la frappe. On les voit d'abord éteindre un incendie avant de récupérer plusieurs corps carbonisés d'enfants.

100 "cibles terroristes" frappées

De son côté, l'armée israélienne a indiqué qu'un de ses aéronefs avait "frappé plusieurs individus soupçonnés d'opérer depuis une structure adjacente", à des soldats dans cette zone. "L'affirmation concernant les dommages causés à des civils non impliqués est en cours d'examen", a-t-elle ajouté.

L'armée israélienne a affirmé que ses troupes avaient, ces dernières 24 heures, "éliminé des terroristes et démantelé des infrastructures terroristes y compris souterraines" à Gaza. L'armée de l'air "a frappé plus de 100 cibles terroristes".

Mahmoud Bassal avait indiqué, samedi, qu'"au moins quinze Palestiniens, dont des femmes et des enfants, avaient péri dans les frappes israéliennes". Depuis octobre 2023, plus de 53.901 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués à Gaza par la campagne de représailles militaires israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Vers une crise majeure de l'eau à Gaza

Dans l'espoir de libérer les otages capturés par le Hamas, Israël a décidé, début mars, de bloquer totalement l'entrée de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien. Face à une indignation croissante à l'international, Israël a commencé à laisser passer l'aide lundi, au compte-gouttes, après onze semaines de blocus.

Mais la situation à Gaza est toujours alarmante. Car Antonio Guterres, le patron de l'ONU, a indiqué que les camions autorisés ne représentent "qu'une pincée d'aide alors qu'un déluge est nécessaire". 

De plus, la municipalité de Gaza-ville a lancé un appel à l'aide pour la réparation et la réhabilitation "des installations d'eau détruites", faisant état "d'une crise majeure de l'eau". "Je lance un appel au monde pour qu'il nous aide. Nous avons besoin d'eau potable et de la nourriture. Ma fille demande du pain depuis ce matin et nous n'avons rien à lui donner", affirme Nady Nasrallah, une déplacée à Gaza-ville (nord).

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