Après la mort du principal suspect de la fusillade qui a fait 11 morts et 9 blessés dans un dancing près de Los Angeles, samedi 21 janvier, le soir du Nouvel An chinois, de nombreuses zones d'ombres persistent. Les enquêteurs californiens tentent notamment de percer le mystère du mobile de ces meurtres, dont le suspect, Huu Can Tran, 72 ans, semble être l'auteur.
Le septuagénaire d'origine asiatique est entré samedi soir dans le Star Ballroom Dance Studio de Monterey Park (Californie), armé d'un pistolet semi-automatique avec lequel il a tué 11 hommes et femmes, tous plus que cinquantenaires. Après le carnage, qui a aussi fait 9 blessés, le tireur a tenté de poursuivre sa meurtrière soirée dans un autre dancing non loin de là, mais y a été désarmé avant de prendre la fuite et de se suicider dans son van, cerné par la police, rappelle l'AFP ce mardi.
Le shérif du comté de Los Angeles, Robert Luna, a indiqué lundi que Huu Can Tran avait tiré 42 fois. Ce dernier avait notamment été arrêté en 1994 pour port illégal d'arme à feu. "Nous n'avons toujours pas de mobile", a reconnu lors d'une conférence de presse le shérif.
Les enquêteurs ont examiné en priorité le lien entre le tueur et les deux salles de danse, en particulier les relations qu'il y entretenait, avait indiqué plus tôt le Los Angeles Times, citant des sources policières.
Un habitant de Monterey Park, Chester Hong, avait confié à l'AFP qu'une dispute domestique à propos d'une invitation à une fête pour le Nouvel an lunaire pourrait être à l'origine de la tragédie. "L'épouse a été invitée à la fête mais le mari ne pouvait pas être invité", a-t-il expliqué ce dimanche. "Et le mari pourrait être en colère et jaloux", a-t-il estimé sans pour autant que ces détails ne soient confirmés.
Cependant, un point troublant de la vie personnelle du suspect pourrait aller dans le sens de cette piste. Car Huu Can Tran avait émigré aux États-Unis depuis la Chine, a raconté à CNN son ex-épouse, rencontrée deux décennies plus tôt dans le même Star Ballroom Dance Studio, théâtre de la tuerie.
Le couple s'était vite marié, mais l'union n'avait pas duré. Il n'était pas violent, selon elle, mais il lui arrivait de perdre patience s'il se sentait humilié, si elle ratait un pas de danse par exemple. Selon un ancien ami, aussi interrogé par la chaîne américaine, le tueur fréquentait assidument le dancing, où il était pourtant "hostile envers beaucoup de gens", qu'il accusait de dire "des choses méchantes à son propos".
Son mobil-home à Hemet, près de 140 km à l'est de Los Angeles, a été perquisitionné dimanche, selon la presse. Pour un voisin interrogé par une télévision locale, "c'était juste un type sans histoire".
Beaucoup d'habitants restaient lundi incrédules qu'un tel acte ait pu avoir lieu au sein de cette ville de 60.000 âmes près de Los Angeles, à majorité asiatique, réputée pour sa tranquillité. Le président Joe Biden a exprimé son émoi et ordonné la mise en berne des drapeaux fédéraux.