Frappe "préventive" : Vladimir Poutine étoffe ses propos sur le recours à l'arme nucléaire

En visite au Kirghizistan ce vendredi 9 décembre, le chef du Kremlin a précisé ses déclarations au sujet d'une éventuelle attaque nucléaire de la Russie. Vladimir Poutine n'exclut pas en revanche le recours à une frappe préventive visant à "désarmer" l'ennemi.

Vladimir Poutine, à Novo-Ogaryovo, le 15 avril 2022.

Crédit : Mikhail Klimentyev / SPUTNIK / AFP

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

La Russie pourrait modifier sa doctrine militaire en introduisant la possibilité d'une frappe préventive pour désarmer un ennemi, a déclaré ce vendredi 9 décembre le président russe Vladimir Poutine. En visite à Bichkek, au Kirghizistan, le chef du Kremlin s'est adressé à la presse, quelques jours après avoir averti que le risque de guerre nucléaire augmentait mais que la Russie ne frapperait pas la première.

"Tout d'abord, les États-Unis ont développé le concept d'une frappe préventive. Deuxièmement, ils développent un système de frappe visant à désarmer [l'ennemi]", a fait savoir ce vendredi le chef d'État russe, en réponse à un journaliste qui lui demandait de clarifier sa déclaration du début de la semaine sur l'emploi des armes nucléaires.

Cette idée issue de la stratégie militaire américaine semble séduire le président russe, qui a ajouté que Moscou devrait peut-être penser à adopter les "idées développées par les Américains pour assurer leur propre sécurité". "Nous ne faisons qu'y réfléchir", a-t-il toutefois indiqué. Et d'affirmer que les missiles de croisière et les systèmes hypersoniques de son pays étaient "plus modernes et même plus efficaces" que ceux des États-Unis.

Plus tôt, ce mercredi, Vladimir Poutine avait assuré que Moscou ne serait pas le premier à déployer des armes atomiques. "La Russie ne les utiliserait en premier en aucune circonstance", a-t-il affirmé, avant d'ajouter : "Mais si elle ne les utilise en premier […], elle ne sera pas la deuxième à les utiliser non plus, car les chances de les utiliser dans le cas d'une frappe nucléaire contre notre territoire sont très minces".

Le département d'État américain a condamné ces déclarations, estimant que "toute discussion, même vague, sur les armes nucléaires est absolument irresponsable."

La rédaction vous recommande