Le ton monte entre Washington et Téhéran. Le secrétaire d’état Pompeo a annulé
une rencontre avec Merkel, et pendant plusieurs heures, il était en vol, on ne
savait pas vers où.
Il
était en fait parti pour Bagdad, pour parler justement de l’Iran. Depuis
48 heures, Washington envoie des renforts dans le secteur.
Un porte avions a été dérouté, plusieurs bombardiers B-52 et des systèmes de défense anti-missile vont aussi être déployés pour répondre à une éventuelle attaque de l’Iran. C’est une démonstration de force.
Les États-Unis craignent-ils vraiment une attaque de l'Iran ? C’est en tout cas ce qu’évoque Washington. Cela reste assez confus, et depuis l’invasion de l’Irak, les menaces évoquées par les États-Unis sont accueillies avec suspicion. Les officiels américains ne précisent pas la nature de ces menaces, mais il semble qu’ils craignent des attaques contre leurs troupes en Irak, en Syrie et dans le Golfe persique. Des attaques que pourraient mener l’armée iranienne, ou les Gardiens de la Révolution, ou des milices shiites. Tout cela est flou.
On sait qu’une partie des renseignements qui ont justifié l’envoi de renforts sont venues d’Israël, grand allié de l’administration Trump et grand ennemi de l’Iran. Selon CNN, qui cite des sources au Pentagone, des missiles iraniens seraient transportés sur des navires dans le golfe Persique, vers la mer Rouge, où passe le trafic du Canal de Suez.
De là à parler d'une guerre, nous n'en sommes pas arrivés là. Même si la rhétorique du président Trump sur l’Iran est très menaçante, même s’il est sorti de l’accord sur le nucléaire civil iranien signé sous la présidence Obama, même s’il vient de rajouter les Gardiens de la Révolution en Iran dans la liste des organisations terroristes, même s’il vient de supprimer les exemptions sur la vente de pétrole iranien, notamment à la Chine, et c’est ça notamment qui explique la montée des prix du pétrole, malgré tout cela, Donald Trump s’est fait élire sur la promesse d’un repli américain, au Moyen Orient.
Il a souvent critiqué la décision d’envahir l’Irak, alors que beaucoup de ses électeurs avaient soutenu à l’époque le président Bush. Mais il est désormais entouré de faucons obsédés par l’Iran, notamment son conseiller à la sécurité nationale John Bolton, qui était justement dans l’équipe Bush au moment de la guerre en Irak.
Il s’appuie aussi sur l’Arabie Saoudite. Comme le dit le ministre des Affaires étrangères iranien, l’équipe B est déterminé à faire tomber le régime à Téhéran. L’équipe B, c’est Bolton à Washington, Bibi Netanyahou à Tel-Aviv et le prince saoudien ben Salmane à Riyad. Tous ont une grande influence sur le président Trump, on l’a vu à plusieurs reprises.
La vraie question, c’est si l’Amérique montre les muscles, que va-t-il se passer en cas de provocation iranienne ? Est-ce que Trump restera les bras ballants ? Comme l’écrit un ancien de l’équipe Obama à la Maison Blanche, je le cite : "Il s’appuie sur une stratégie de tension maximale et il est de plus en plus évident qu’on marche vers la guerre, que Trump le réalise ou non".
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