États-Unis : les "tradwives", base de l'électorat féminin de Donald Trump ?

Rester à la maison et se soumettre à leur mari, c'est ce à quoi aspire les "tradwives", un mouvement qui prend de l'ampleur depuis plusieurs années. Ces femmes aux foyers des années 50 sont, aux États-Unis, très convoitées par les candidats républicains.

Les "tradwives" prônent le retour aux valeurs et rôles genrés des années 50. Estee Williams est l'une d'entre elles.

Crédit : Capture Instagram @esteecwilliams

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Dans une robe évasée des années 50, les joues fardées, le brushing parfait, Estee partage ses conseils sur Tiktok pour devenir une parfaite "tradwife", la femme traditionnelle. Cette tendance émanant des pays anglo-saxons est apparue en 2013 sur le réseau social Reddit et s'est amplifiée depuis la crise du Covid-19. Aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, plusieurs femmes partagent leur quotidien de "tradwife".

"Une tradwife c'est une femme qui choisit de vivre une vie plus traditionnelle et de prendre le rôle de femme ultra-traditionnelle. Donc l'homme sort, travaille et subvient aux besoins de la famille, tandis que la femme reste à la maison et s'occupe de son foyer et de ses enfants s'il y en a", explique Estee dans une de ses vidéos. Mais être une femme au foyer et une "tradwife" ne signifie pas exactement la même chose. "Les tradwives pensent qu'il faut se soumettre à leur mari et les servir ainsi que leur famille. Un rôle différent, mais tout aussi important", précise la Tiktokeuse à ses 180.000 abonnés.

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Une pensée qui s'inscrit dans la politique et les valeurs des évangélistes et de l'ultra-droite américaine. Ces femmes ont d'ailleurs repris en 2016 le célèbre slogan de Donald Trump "Make America Great Again" en "Make Traditional Housewives Great Again", qui signifie "rendre leur grandeur aux femmes au foyer".

Un électorat courtisé par les républicains

Sur les réseaux sociaux, ses femmes restent tout de même une minorité et prennent peu la parole sur les sujets politiques tels que l'avortement ou la contraception. Les deux sont proscrits dans le mouvement "tradwife", comme chez les évangélistes.

Lorsqu'elles s'investissent dans le débat public, c'est plutôt sur les sujets d'éducation, comme le groupe "Moms for Liberty", une organisation qui se présente comme non-partisane et qui lutte contre "la corruption dans les écoles" et l'endoctrinement. Le syndicat ne compte encore que 120.000 membres dans tous les États-Unis, mais il est très médiatisé et courtisé par les candidats conservateurs.

@gwenthemilkmaid
our brave and fearless leader knows that we all want more taxation 🙏
♬ original sound - ج

Donald Trump lui-même cherche le vote de ces tradwives en promettant, lors d'un de ses meetings dans l'Iowa en mars dernier, de "revenir au bon sens" s'il est à nouveau élu, "c'est-à-dire la lecture, l'écriture et l'arithmétique". "Ce qu'ils enseignent à l'école aujourd'hui est dément", a-t-il ajouté. Aux femmes, il promet aussi la sécurité et l'ordre. En 2020, Donald Trump n'avait pas réussi à convaincre suffisamment les femmes puisque seulement 43 % d'entre elles l'avait préféré à Joe Biden.

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