Une bagarre au sommet sur l'avortement se prépare aux États-Unis. Ce mardi 14 mai, les sénateurs de l’Alabama devraient adopter la loi locale la plus restrictive sur l’interruption volontaires de grossesse, qui serait considéré comme un crime, même en cas de viol ou d’inceste. Les médecins pratiquant l'IVG risqueraient entre 10 et 99 ans de prison. L’assemblée locale a déjà voté la loi à la quasi unanimité.
Cependant, chacun sait que cette loi ne va pas s’appliquer. Le texte va être immédiatement contesté en justice, car il est contraire à une décision de la Cour Suprême, laquelle date de 1973, et autorise les femmes à interrompre leur grossesse. Les États-Unis ne disposant pas de d'équivalent à la loi Veil, une décision de la plus haute cour du pays a donc accordé ce droit aux Américaines.
Mais ce qui laisse espérer les anti-avortement, ravis de pouvoir porter cette question jusqu’à la Cour Suprême, c'est que Donald Trump a pu y placer deux juges conservateurs, nommés à vie. Les "pro-vie" ont donc l’impression d’avoir une opportunité historique de remettre en cause le droit à l’avortement.
En réalité, ce scénario était attendu l’été dernier, lorsqu’un juge centriste de la Cour Suprême a démissionné. C’est aussi pour cela que la bataille politique autour de son remplaçant, à la rentrée, a été aussi tendue. Donald Trump l'a emporté, réussissant à nommer un deuxième juge anti-avortement à la place de ce dernier.
C’est notamment pour cela que Donald Trump a été élu. Il se trouve qu’un juge de la Cour est décédé pendant la campagne présidentielle début 2016. Barack Obama lui a nommé un successeur, qui n’a jamais été confirmé par le Sénat, où les républicains avaient la majorité.
Ils ont même refusé de le recevoir, pendant des mois. Et donc, le jour de l’élection présidentielle, se jouait aussi la composition de cette Cour Suprême, si puissante. Des électeurs de droite, pas forcément enthousiasmés par Donald Trump, ont néanmoins voté pour lui, parce qu’il s’était engagé à nommer des juges anti-avortement.
Un combat qui ne se prépare pas seulement dans l’Alabama. Plusieurs états conservateurs adoptent également des législations très restrictives. Un élu du Texas a même proposé la peine de mort pour les femmes qui avortent. Il n’a pas été suivi.
Mais l’Ohio, et la semaine dernière la Géorgie, ont interdit l’avortement après 6 semaines de grossesse. Les partisans du droit à l’IVG, que l'on nomme les "pro-choix", se mobilisent, dont l’actrice Alyssa Milano, des séries Madame est Servie et Charmed. La comédienne a appelé ce 11 mai les femmes à une "grève du sexe".
Pour autant, rien ne dit que les deux juges nommés par le président Trump voteront forcément pour une interdiction de l’avortement. Ces dernières décennies, des majorités conservatrices ne l’ont pas remis en cause.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte