En Floride, cette guerre culturelle est un bouleversement qui risque de fracturer le pays. Au sud de Cap Canaveral, dans un quartier de classe moyenne aux maisons basses identiques, collées les unes ou autres, Adam est fatigué et usé. Car malgré son sourire en coin, la vie de ce professeur de lycée expérimenté est devenue un enfer.
"J'ai reçu des menaces de mort. Un sondage a été fait pour savoir si je devais plutôt être pendu ou abattu par balle. Ce sont des messages téléphoniques ou sur les réseaux sociaux. J'ai alerté le FBI", raconte l'homme à RTL. Son tort : avoir critiqué cette loi qui passe à la censure tout livre utilisé en classe.
Cette mesure a stupéfait beaucoup d'enseignants, comme Isabelle. Cette franco-américaine s'occupe d'élèves de maternelle, près de Jacksonville, au nord de la Floride. "Initialement, j'ai cru que j'avais mal compris." Conséquence, des bibliothécaires revoient tous les ouvrages, les interdictions n'étant pas forcément motivées.
Si une telle mesure est prise, c'est parce qu'elle répond aux attentes de certains parents d'élèves. C'est le cas de Jennifer, présidente locale des "Moms for Liberty" (les mères pour la liberté, ndlr) avec, dans sa voiture des livres bannis. "Notre mission est de protéger les enfants de la pornographie. C'est la loi, ce n'est pas de l'opinion. On a contesté 250 livres et on va continuer", explique-t-elle.
Protéger de ce qui est vu comme de la pornographie, mais aussi faire barrage à un passé compliqué et difficilement assumé vis-à-vis des afro-américains.
"Ce que je n'accepte pas, c'est dire qu'une race serait meilleure qu'une autre. Vous ne voulez pas qu'en maternelle, on dise : 'Oh...parce que