Une entente inattendue. Les États-Unis et le Mexique ont annoncé un accord commercial lundi 27 août après de longues semaines de négociations. Ils espèrent maintenant que le Canada pourra se joindre à eux pour donner naissance à l'accord de libre-échange nord américain Aléna version 2.0.
Le président américain Donald Trump a tenu à annoncer ce "très bon accord" avec le Mexique dans le cadre solennel du Bureau ovale mais avec une touche "trumpienne": son homologue mexicain, le président Enrique Peña Nieto, était sur haut-parleur au téléphone pendant toute l'annonce.
Il a fallu des semaines de discussions aux négociateurs des deux pays pour arriver à se mettre d'accord sur un texte qui touche à l'automobile, l'agriculture, le droit du travail ou encore la propriété intellectuelle. Pour cause, Donald Trump a souvent eu des mots durs à l'encontre de la politique du Mexique. Il a également accusé le pacte de libre-échange nord américain d'avoir détruit de nombreux emplois américains.
Le Canada, aussi signataire de l'accord de 1994, n'a pas participé à cette phase des négociations, préférant laisser le Mexique et les États-Unis régler leurs différends. Justin Trudeau et Donald Trump ont toutefois eu lundi une "discussion constructive" sur l'Aléna et "attendent avec intérêt que leurs équipes poursuivent les négociations cette semaine", a indiqué Ottawa.
Chrystia Freeland, la ministre des Affaires étrangères en charge de ce dossier ultra-stratégique, a indiqué qu'elle serait de retour mardi à Washington "pour poursuivre les négociations" sur l'Aléna, en cours depuis un an, interrompant une tournée diplomatique qu'elle venait de débuter en Europe. Dans le Bureau ovale, Donald Trump a semé quelque peu le trouble en évoquant un accord uniquement bilatéral avec le Canada, ce qui signerait concrètement la mort de l'Aléna.
Larry Kudlow, le conseiller économique en chef du président Trump, a salué l'accord comme étant "une grande victoire pour la croissance et la prospérité". "Espérons que le Canada va examiner attentivement cette bonne négociation", a-t-il lancé à l'attention d'Ottawa. "Nous avons nos différends, on les connaît", a-t-il poursuivi, rappelant explicitement qu'en cas de désaccord avec le Canada, Donald Trump envisageait d'imposer des taxes douanières sur les voitures.
"Notre aspiration, notre préférence est que (l'accord) soit trilatéral. C'est ce qui est convenu avec les États-Unis", a souligné Jesus Seade, le conseiller économique du président mexicain élu Andrés Manuel Lopez Obrador, présent pour une bonne partie des négociations.
Selon les indications des services du Représentant américain au commerce (USTR), Washington a abandonné l'idée de la clause qui prévoyait une renégociation du nouvel accord tous les 5 ans. Cette concession américaine est un signal positif pour Ottawa, qui comme Mexico était totalement opposé à cette clause.
L'un des points les plus importants de cet accord États-Unis/Mexique concerne le secteur l'automobile. Les deux pays ont mis à jour les règles d'origine pour encourager "le secteur manufacturier américain (...) en exigeant que 75% du contenu des automobiles soit issu des États-Unis et du Mexique". Auparavant, le contenu nord-américain devait porter sur 62,5% des composants automobiles.
Les représentants mexicains étaient impatients de signer un nouveau traité avant la fin du mois. Ils veulent avoir l'approbation du corps législatif avant que le nouveau président mexicain élu, Andrés Manuel Lopez Obrador, ne prenne ses fonctions le 1er décembre. Washington espère également avoir un texte abouti dans les trois mois, avant les élections de mi-mandat.
Un timing serré dont le Canada pourrait essayer de profiter, selon Louis Bélanger, directeur de l'Institut des hautes internationales à l'université Laval à Québec. Pour le Canada, la stratégie pour la suite des choses, selon lui, est "d'essayer de profiter de la situation et du temps qui commence à manquer pour arracher encore davantage de concessions ou espérer que les Américains vont abandonner un certain nombre de leurs demandes".
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