Si la menace prenait corps au niveau annoncé (des droits de douane de 25% sur les voitures, les camions et les pièces détachées), ses conséquences seraient violentes pour les constructeurs japonais, coréens et allemands. Mais aussi pour deux pays frontaliers des États-Unis : le Mexique et le Canada, où les constructeurs américains fabriquent 22% de leurs productions.
Qu'est-ce qui justifie cette décision ? La nécessité, pour Donald Trump, de continuer de tracer son sillon. Politiquement, il réaffirme à son électorat qu'il ne lâche rien sur la ligne "America first". Il le fait avec d'autant plus de virulence que les élections intermédiaires approchent et que l'industrie automobile est majoritairement implantée dans les terres démocrates.
Économiquement, il a des arguments. Les États-Unis importent 8,3 millions de voitures. Ces véhicules construits à l'étranger se traduisent par un déficit de 120 milliards d'euros pour ce secteur. Diplomatiquement enfin, il peut arguer que l'Amérique taxe les voitures étrangères à 2,5%, et que ce taux en Europe est de 10%.
C'est quand même un coup de force. Et c'est d'autant plus vrai que cette menace s'adosse à un argumentaire plus que spécieux : il s'agirait de sécurité nationale. Personne n'est dupe.
La frappe affecte exclusivement des pays alliés ou proches voisins. De fait, il s'agit pour Trump de faire oublier l'échec de son bras de fer commercial avec la Chine. Il s'agit aussi de punir le Mexique et le Canada qui refusent de se soumettre aux injonctions de la Maison Blanche.
Au-delà des menaces, Trump peut-il passer à l'acte ? C'est envisageable. L'Europe, ventre mou du commerce mondial, est une variable d'ajustement facile pour les projets de ce président. Et le Japon comme la Corée ne peuvent, dans les faits, rien refuser à leur protecteur.
La seule faille, dans cette offensive, est de taille : l'industrie automobile américaine ne demande absolument rien. C'est elle qui construit à l'étranger la majorité des 8,3 millions de véhicules importés chaque année.
General Motors, Ford et Chrysler en fabriquent 2,4 millions au Mexique et 1,8 million au Canada. Et paradoxalement, ces sont les usines locales de BMW, Mercedes et Volkswagen qui sont les principaux exportateurs de voitures "made in USA". De l'art d'acheter des voix en se tirant une balle dans le pied tout en affaiblissant ses alliés.
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06/20 à Eon Musk. Le génial entrepreneur n'accepte plus la critique. Après les récits sur les déboires techniques et financiers de ses sociétés, il veut créer une agence de notation de la presse et des analystes financiers.
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