Le parti d’extrême-droite est le vainqueur des élections législatives en Suède. Le succès des populistes est d'autant plus étonnant que c'est l'un des pays les plus prospères d’Europe et celui qui a connu l’une des reprises les plus fortes après le Covid. À la mi-2022, l’économie suédoise était en croissance de 4% par rapport à la fin 2019, alors que la France et l’Allemagne étaient peu ou prou au même niveau. Tout aussi singulier, la Suède est le pays du compromis par excellence, celui où une sage social-démocratie a régné des décennies, où l’État-providence est l’un des plus étendus au monde.
Mais la croissance économique ne suffit pas. C’est la morale du scrutin qui a donné la victoire à une coalition de droite, avec un avantage au parti d’extrême-droite. Le gros de la campagne des législatives s’est fait sur l’immigration, qui a été massive en Suède, notamment lors de la crise des réfugiés en 2015. On estime que 20% des dix millions d’habitants sont nés à l’étranger. La Suède est le pays occidental qui a accueilli le plus d’étrangers, sans parvenir à les intégrer.
Résultat : les écoles, les hôpitaux et le système de gestion du droit d’asile sont littéralement submergés. Et l’extraordinaire poussée de violence que connaît le pays est attribuée à l’immigration, en particulier la guerre des mafias et des gangs, qui fait régulièrement des fusillades, la dernière en date s’étant produite à Malmo le mois dernier. Sur les quatre dernières années, la Suède est le pays qui en Europe connaît le plus de morts par balle rapportés au nombre d’habitants, derrière la Croatie.
Même l’économie suscite des mécontentements, en particulier dans les zones rurales, à cause de la hausse des prix liée à la flambée de l’énergie. En matière économique, le parti nationaliste avait axé sa campagne sur le maintien des allocations chômage – il y avait un projet pour les réduire – et sur des mesures de soutien au pouvoir d’achat. C’est ainsi qu’ils ont attiré des voix de gauche modérée et de syndicalistes. Avec un mot d’ordre simple : la Suède d’abord.
Le retournement est d’autant plus marquant que la Suède est un pays qui revendiquait son modèle de tolérance multiculturaliste. Il y a désormais un rejet de l’étranger dans une partie de la population. Même l’inflation est vue comme un mal venant de l’étranger, puisque l’énergie est en partie importée.
Dans quinze jours, ce sera au tour de l’Italie de voter. Là encore, on attend une victoire de l’extrême-droite car il y a des similitudes entre les deux pays : le rejet de l’immigration – l’Italie est aux premières loges des arrivées illégales avec l’île de Lampedusa – et la hausse des prix. Quand on additionne immigration et inflation, cela donne du populisme en Europe.
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