Un phénomène post-confinement. Les Parisiens sont devenus les Anglais de Dordogne. Ils sont arrivés avec un pouvoir d'achat immobilier bien plus important que les habitants du coin pour trouver des jardins et des mètres carrés. Si possible près de la mer. Résultat, les prix se sont affolés.
Les Parisiens ne sont pas les seuls à faire monter le prix des villes de l'Ouest. C'est un phénomène d'exil des très grandes villes. Avec les confinements, les Français se sont posé des questions de fond au sujet de leur avenir. "Est-ce que je veux encore passer 6 jours par an dans les bouchons pour aller travailler ? Est-ce que je veux subir le stress des grandes villes ? Est-ce que j'ai besoin de plus d'espace pour travailler et pour laisser jouer les enfants ?", se sont-ils demandé. Résultat, après cette remise en question, un certain nombre de "mégapolitains" sont vraiment partis s'installer dans des villes moyennes, desservies par le TGV pour rejoindre Paris de temps en temps.
Selon une étude du site meilleursagents.com, les prix de l'immobilier en France ont progressé de 13% en moyenne depuis deux ans (sauf à Paris où ils ont baissé de 3%). Les villes moyennes, comme Saint-Nazaire (+37,7%), Quimper (+35,7%) ou encore Limoges (30,7%) ont vu leurs prix flamber alors que le niveau de vie des habitants est moins élevé. Ces villes moyennes vivent le même phénomène, aussi connu par la région parisienne. Les centres se gentrifient avec une population aisée. Et la population présente auparavant est obligée de s'éloigner pour trouver des prix dans leurs moyens. Mais le temps de parcours pour aller au travail ou faire ses courses est plus long.
Et beaucoup de propriétaires louent uniquement aux touristes car la pierre est devenue un investissement rentable. Les taux immobiliers ont connu des taux extrêmement et historiquement bas ces dix dernières années. Au début de l'année, des taux à 1% sur 20 ans étaient encore trouvables.
Les habitants locaux connaissent actuellement une phase de transition assez désagréable pour eux. Mais cette population plus aisée va aussi consommer davantage, faire travailler les artisans du bâtiment du coin. De l'activité et du travail à terme. Le travail sera moins concentré autour de quelques grandes villes.
Les Français sont prêts à bouger pour changer de métier voire pour changer de vie. Jusqu'à maintenant, le manque de mobilité des Français était un frein pour le marché du travail. Petit bémol, seuls les cadres, pouvant télétravailler, bougent. Il faut que le phénomène gagne aussi les ouvriers et ceux qui ne peuvent pas travailler de chez eux. Dans quelques années, on pourra peut-être constater que le travail s'est aussi déplacé pour s'installer dans les villes qui mouraient à petit feu depuis 30 ans.
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