Nous sommes le 20 novembre 1970. En ce froid matin d’Automne aux autres pareils, de nombreux camions sillonnent la France à l’aube, pour aller livrer les journaux, de kiosque en kiosque, aux 4 coins de l’hexagone. Un début de journée tout ce qu’il y a de plus classique dans cette France pompidolienne.
Entassés
les uns sur les autres à l’arrière des camions, on retrouve de grands journaux comme Le Monde, Le
Figaro, France Soir, Le Quotidien de Paris, Ouest France, La Provence. Mais ce matin, un tout petit nouveau s’apprête à paraître. Il est là, caché
entre tous les autres titres et il coûte 2 francs. Son
nom : Charlie Hebdo.
Sur la une, le dessin d’un aveugle avec ses lunettes et sa canne blanche. "Liberté de la presse ? Vaut mieux entendre ça que d’être sourd", proclame-t-il dans une bulle. Ironiquement, le titre résume bien tout le contenu du numéro : "Il n’y a pas de censure en France".
Non, il n’y a pas de censure… Juste l’interdiction quelques jours avant, par le ministre de l’intérieur, Raymond Marcellin, d’un autre journal satyrique : Hara Kiri Hebdo. Officiellement pour atteinte aux bonnes mœurs, officieusement pour blasphème après sa une choc sur la mort du Général de Gaulle : "Bal tragique à Colombey : 1 mort".
D’ailleurs,
quand on y regarde bien, c’est fou ce que Charlie ressemble à son grand frère. Même équipe, mais à des postes opportunément différents. Même maquette, et un
dessin qui choque en "une". C’est ainsi que Charlie naquit, sur les cendres d’un journal censuré. Charlie
attaqué et engagé, Charlie aux coulisses bruyantes et avinées, aux blagues
grasses et à l’esprit fin, Charlie ou la défense de grandes causes et la
contestation des autorités.
Certains
ne connaissaient pourtant pas Charlie avant de proclamer en être le 7 janvier 2015 quand
on apprenait que Wolinski, Charb, Tignous, Bernard Maris, Cabu et leurs amis
étaient tombés sous les rafales des frères Kouachi, que la liberté d’expression
pissait le sang sous la barbarie de l’attentat... Dans ce nouveau numéro de Jour J, Flavie retrace l'histoire de ce journal satirique, de sa disparition en 1981 à son retour en 1992, jusqu'au terribles attaques survenues il y a 7 ans.
Tous les jours dans Jour J, de 20h à 21h sur RTL, Flavie Flament vous fait découvrir les grands moments d’actualité qui ont marqué la mémoire collective.
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