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ÉDITO - Législatives en Espagne : Pedro Sanchez sauvé par son bilan économique ?

Lors des élections législatives espagnoles, le parti socialiste Pedro Sanchez a créé la surprise en obtenant plus de sièges que les estimations donnaient.

Pedro Sanchez, Premier ministre espagnol.
Crédit : JOHN THYS / POOL / AFP
L'ANGLE ÉCO - La bonne santé de l'économie espagnole.
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Martial You - édité par Guillaume Dosda
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En poste depuis cinq ans, Pedro Sanchez s'est appuyé sur son bilan pour faire campagne. Mais c'est surtout la peur de voir arriver l'extrême droite au pouvoir, avec le parti VOX, qui a entraîné une grosse mobilisation de l'électorat avec une participation exceptionnelle de 70 %, 4 points de plus que lors des dernières législatives. Ce matin, Pédro Sanchez peut se maintenir à son poste grâce à une vaste coalition. La droite, alliée avec VOX, n'a pas la majorité. Mais il y a de fortes chances pour que l'Espagne soit ingouvernable pendant quelques temps.

Et les performances économiques de l'Espagne sont l'une des meilleures en Europe après les deux chocs que nous venons de vivre : le Covid et la guerre en Ukraine. Surtout quand on les compare avec la France ou l'Allemagne. Pourtant traditionnellement connu pour être un pays endetté et avec un fort taux de chômage, la situation sur le marché de l'emploi s'est nettement améliorée en Espagne. Le chômage représente 13,3 % de la population active. C'est quasiment deux fois de plus qu'en France et c'est le double de la moyenne de la zone euro. La situation reste compliquée chez les jeunes. Mais il faut voir d'où on vient : en 2013, le niveau atteignait 26 %. C'est l'époque où on craignait de voir l'Espagne rejoindre la Grèce dans les pays malades de la zone.

Une réforme du marché du travail votée en 2021 a permis de réduire le nombre de CDD (et donc la précarité des employés) de 30 à 15 % des contrats signés. Le gouvernement a aussi augmenté de 47 % en cinq ans le salaire minimum pour éviter un décrochage des catégories les plus fragiles de la population. Depuis la pandémie, le pays a créé 1,3 million de postes dans le pays. C'est grosso modo le nombre d'emplois salariés créés en France sur la même période.

Une croissance de plus de 2 % jusqu'en 2025

L'endettement est le point noir du bilan. La dette espagnole représente 113 % du PIB. En France, elle est de 112,5 % selon l'INSEE, et devrait diminuer un peu l'an prochain. L'Espagne a, en revanche, repoussé l'âge de départ à la retraite à 67 ans sans connaître les mois de manifestation que nous avons eus en France. Le déficit public devrait repasser sous les 3 % de Maastricht en 2026. La France se fixe cet objectif pour la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron, et risque d'être le seul pays de la zone euro encore au-dessus de 3 % en 2026.

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L'inflation et la croissance du pays font briller le bilan économique de la gauche en Espagne. Elles ont été les bêtes noires des gouvernements au cours de ces dernières années. Mais le bilan espagnol est tout simplement l'un des meilleurs d'Europe. L'Espagne a mis en place un bouclier énergétique en se coupant du marché européen du gaz et de l'électricité grâce à son statut de péninsule. Les énergies alternatives fournissent déjà la moitié de la production du pays. L'inflation est donc aujourd'hui beaucoup moins marqué qu'ailleurs, et notamment qu'en France puisque nous sommes entre 5 et 6 %, mais Madrid affichait le mois dernier 1,6% de hausse des prix. Cela a permis de sauver la consommation des ménages et le pays profite en plus d'une année record au niveau des rentrées touristiques.

La croissance devrait être de 2,3 % cette année, et rester au-dessus des 2 % jusqu'en 2025, selon la Banque d'Espagne. En France, on sera autour de 0,7 % et l'Allemagne est entrée en récession. Mais l'Espagne était tombée plus lourdement que nous, au moment du Covid. Ces belles performances parviennent seulement à ramener le pays au niveau d'avant-Covid. Pour l'instant, c'est une économie de rattrapage. Comme chez nous, la pandémie puis l'inflation ont marqué les esprit durablement. Ça a fatigué les ménages, et les Espagnols ont quand même le sentiment d'avoir perdu du pouvoir d'achat.

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