Dans les années 1970/80, il y avait un téléphone rouge entre Washington et Moscou. La ligne a servi à nouveau puisque Donald Trump et Vladimir Poutine se sont parlés longuement mardi. Alors, tout est réglé ? Oh non. Donald Trump s’est pris ce qu’on appelle un râteau. On est loin, très loin du compte.
Le président américain n’a obtenu qu’un cessez-le-feu que très partiel, puisqu’il ne concerne que les infrastructures énergétiques. Quant à Vladimir Poutine, il n’a rien lâché sur le fond, mais alors rien. Il demande toujours en échange d’un vrai cessez-le-feu que l’Ukraine arrête sa mobilisation, son réarmement et la fin de toutes les aides militaires et à l’Ukraine. Ce qui revient à une quasi-capitulation de Kiev.
Donald Trump réitère surtout sa demande de s’attaquer à ce qu’il appelle les "causes profondes de la crise", comprenez une Ukraine libre et arrimée à l’Europe. C’est un fiasco diplomatique. Et c’était écrit.
C’était écrit dans un livre de Donald Trump. L’Art du deal, publié en 1987. Je vais vous en lire un petit passage, traduit par mes soins : "La pire chose que vous puissiez possiblement faire, c’est de paraître vouloir le deal désespérément. Ça fait que l’autre type sent l’odeur du sang, et alors vous êtes mort". Fin de citation. C’est exactement ce qu'il s’est passé. Le président américain veut un accord désespérément, Vladimir Poutine, lui, joue la carte du temps, il est en position de force et ne lâche presque rien.
Et je vais vous dire, pour Donald Trump, ça a un air de déjà-vu. Février 2020, en fin de son premier mandat, Donald Trump négociait avec les Talibans le retrait américain d’Afghanistan, par l’intermédiaire du Qatar. Et pour avoir parlé à certains de ces négociateurs qataris, je peux vous dire qu’ils ont été éberlués que la Maison-Blanche annonce d’emblée une date de retrait, et assez rapprochée. Il n’y avait plus rien à négocier. Les Talibans ont attendu que le fruit mûr tombe. On connaît le résultat.
Donald Trump est tombé dans le même panneau sur l’Ukraine. Il a donné toutes les cartes au Kremlin en tordant le bras de Volodymyr Zelensky d’emblée, en interrompant l’aide américaine, et en paraissant trop pressé. Du gâteau pour Vladimir Poutine.
La seule bonne nouvelle de ce mauvais deal passé par-dessus la tête de l’Ukraine et de l’Europe, c’est précisément qu’il n’engage pas l’Europe. A nous Européens d’apporter le maximum d’aide à l’Ukraine, et tout de suite. Car avec Donald Trump, le seul deal en vue pour l’Ukraine ressemble beaucoup à une capitulation.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte