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ÉDITO - Guerre en Ukraine : après un an de sanctions, comment se porte l’économie russe ?

Un an après le début de la guerre en Ukraine et des sanctions internationales qui ont suivi, l'économie russe se porte mieux que prévu.

Une femme marche à Moscou en Russie, le 10 février 2023
Une femme marche à Moscou en Russie, le 10 février 2023
Crédit : Alexander NEMENOV / AFP
Lenglet-Co and You du 13 février 2023
00:03:24
LENGLET-CO - Guerre en Ukraine : après un an de sanctions, comment se porte l'économie russe ?
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François Lenglet
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Après un an de sanctions internationales, l’économie russe résiste, et même beaucoup mieux qu’on ne l’avait pensé. Il y a un an, les organismes de prévision pronostiquaient un effondrement de la Russie, il n’en est rien, son économie affiche une légère récession, -2% seulement en 2022, et devrait être dans le vert cette année. 
 
Alors comment s’explique cette résistance ? Il y a eu un airbag très puissant, les bénéfices de l’économie de guerre, avec la fabrication industrielle d’armes, de munitions, qui a tiré l’appareil de production, et qui accélère même en ce moment avec l’intensification de l’offensive russe.

Sur 2022, la production industrielle n’est que légèrement négative, -0,6%, ce qui est une performance. Tout cela a bien sûr été obtenu avec la montée en puissance des commandes publiques. Comme dans toute économie de guerre, c’est l’état qui fait tourner la machine.

Mais d’où l'État russe tire-t-il ses moyens financiers ?

En 2022, malgré les sanctions, les recettes du pétrole et surtout du gaz ont littéralement explosé. Car si les volumes ont baissé, à cause de l’embargo et de l’autolimitation de l’Europe, les prix ont fortement grimpé cet été. Le pays a donc récupéré des dizaines de milliards de plus que d’habitude, pendant cette période. Mais on est peut-être à un tournant. 
 
Parce que l’argent arrive beaucoup moins. Les flux de gaz à destination de l’Europe ont chuté de 90%, et les cours sont redescendus à leur niveau d’avant la guerre. Côté pétrole, la production est désormais vendue à la Chine et à l’Inde, mais à un cours bien inférieur à celui du marché mondial, 50 dollars contre 85. Au total, les recettes d’hydrocarbures de janvier ont chuté de 46% par rapport à janvier 2022. Alors que, on l’a vu, les dépenses explosent pour faire tourner des usines d’armement. Conséquence, le déficit budgétaire a explosé le mois dernier, atteignant 25 milliards de dollars, c’est le chiffre le plus élevé depuis plus de dix ans. 

Les sanctions commencent-elles à porter leurs fruits ?

L’embargo commence à avoir des effets défavorables pour la Russie. Un spécialiste réputé des marchés des hydrocarbures, interviewé par le Financial Times ce week-end, estimait même que Poutine est en train de perdre la guerre de l’énergie, car le prix de gaz ne remonterait plus au niveau qu’on a connu, l’Europe, principal client pour le gaz, ayant trouvé des moyens d’approvisionnement de substitution. 
 
Il y a aussi l’interdiction de l’exportation de matériels technologiques. Mais cela ne pénalise pas tant que cela Moscou. Car la Russie parvient à contourner cette interdiction. Encore une fois grâce à la Chine, qui exporte des technologies dites duales, ayant des applications à la fois civiles et militaires.

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