DOCUMENT RTL - Gaza : une médecin raconte l'enfer de l'hôpital Al-Aqsa

La situation reste dramatique dans le plus grand hôpital de Gaza encore opérationnel. L'hôpital Al-Aqsa est toujours complètement débordé, l'aide médicale a toujours le plus grand mal à arriver. Malgré cette pause engagée par l'armée israélienne le 16 juin, les blessés continuent d'arriver en très grand nombre. RTL a pu recueillir des témoignages sur place.

Dans les couloirs, Karine Huster, de Médecins sans frontières, enjambe les bouts de toile de plastique utilisés comme matelas, les tentes posées sur le sol, les blessés aussi. 800 tous les jours pour à peine 200 lits. "Dans les urgences, on va mettre un drain pulmonaire ou on va intuber quelqu'un par terre", explique-t-elle. 

Avec le sifflement continu des drones dans ses oreilles et à chaque bombardement, elle sait ce qui l'attend. "Tout d'un coup, on se retrouve avec 700 patients qui arrivent aux urgences, raconte-t-elle. Des brûlés, des blessures, des amputations, des gens éviscérés, tout !"

Médecin, elle affirme que l'odeur du sang lui est devenue insupportable. "Il y en a tellement, par terre, sur les vêtements..." Et la pause tactique d'Israël ne changera rien. "Il y a des machines qu'on n'a pas parce qu'Israël ne laisse pas rentrer ces machines, déplore Karine Huster. Par exemple, les concentrateurs d'oxygène, les générateurs, les choses comme ça. Et le problème, c'est que c'est ça qui va faire la différence entre la vie ou la mort d'un patient." Dans cet hôpital d'Al-Aqsa, les corps enrobés dans des draps blancs doivent être enterrés au plus vite pour libérer de la place.