Défilé du 9-Mai en Russie : Poutine veut montrer aux Européens qu'il est "en capacité d'absorber l'Ukraine"

La Russie a célébré, vendredi 9 mai, les commémorations des 80 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie. Vladimir Poutine en a profité pour comparer la Seconde Guerre mondiale à son offensive en Ukraine.

Vladimir Poutine au Kremlin à Moscou, le 9 mai 2025

Crédit : YURI KOCHETKOV / POOL / AFP

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Le 9 Mai est une date centrale du calendrier patriotique russe. Pour les 80 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie, le président Vladimir Poutine a célébré vendredi le "courage" des soldats russes engagés en Ukraine, devant des milliers de militaires rassemblés sur la place Rouge et une vingtaine de dirigeants étrangers, qui ont fait le déplacement à Moscou.

Le chef du Kremlin a une nouvelle fois dressé des parallèles historiques entre la Seconde Guerre mondiale et son offensive contre l'Ukraine qu'il a ordonnée en février 2022. Selon Guillaume Lagane, haut-fonctionnaire et spécialiste des questions de défense, cette comparaison est "assez commune". "Depuis son accès au pouvoir, Poutine a créé une sorte de synthèse idéologique entre l'héritage du nationalisme russe du XIXe siècle, et l'héritage soviétique. Il fait donc un parallèle entre son combat aujourd'hui et le combat de ses ancêtres contre le nazisme", explique-t-il.

"La Russie est en position de force sur le plan militaire"

En évoquant lors de son discours une "opération militaire spéciale" en Ukraine, Vladimir Poutine évite le mot guerre et envoie un message aux Européens, selon Guillaume Lagane : "Même pas mal." Il veut ainsi montrer que trois ans après le début de la guerre, il est "en capacité d'absorber l'Ukraine".

Et "objectivement, la Russie progresse sur le terrain ukrainien", abonde-t-il. "Elle n'a pas la domination aérienne complète, mais chaque jour quasiment, un village ukrainien tombe. L'impression de beaucoup d'experts, c'est que la Russie est en position de force sur le plan militaire. Elle n'est donc pas pressée de répondre aux demandes de trêve des États-Unis." Cependant, le bras de fer à long terme n'est pas forcément bon pour Moscou qui pourrait avoir des "difficultés" à l'été 2026 pour "remettre leur matériel d'équerre, recruter des soldats, et à avoir une économie dynamique".

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