Cuba : comment une phrase sur les mendiants a coûté son poste à la ministre du Travail

La ministre du Travail et de la Sécurité sociale de Cuba a démissionné après avoir nié l'existence de la mendicité dans le pays. Ella a suscité une vive polémique dans un contexte de crise économique et sociale croissante.

Un homme fouille un conteneur à ordures à La Havane, le 15 juillet 2025.

Crédit : ADALBERTO ROQUE / AFP

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

La ministre du Travail et de la Sécurité sociale de Cuba, Marta Elena Feito, a présenté sa démission mardi 15 juillet, à la suite d’une vive controverse provoquée par ses déclarations niant l’existence de la mendicité dans le pays.

Lundi, lors d'une présentation devant une commission parlementaire, Marta Elena Feito avait nié que les personnes fouillant les poubelles dans la rue le faisaient pour chercher de la nourriture. Elle avait aussi critiqué les laveurs de pare-brise de rue, les accusant de chercher une "vie facile".

"Nous voyons des personnes qui semblent être des mendiants, mais quand on regarde leurs mains, quand on regarde leurs vêtements, on se rend compte qu'elles sont déguisées en mendiants, ce ne sont pas des mendiants. Il n'y a pas de mendiants à Cuba", a déclaré la ministre.

Révélateur d'un malaise croissant

Ces propos ont provoqué un tollé, notamment sur les réseaux sociaux, dans un contexte de profonde crise économique sur l'île, marquée par une inflation galopante. Dans les rues de La Havane, il est de plus en plus courant de voir des Cubains chercher de quoi se nourrir dans les déchets ou faisant acte de mendicité.

Cette affaire met en lumière les tensions sociales croissantes à Cuba, où la population est de plus en plus affectée par la dégradation des conditions de vie. La crise économique s’est aggravée avec la faible production locale et le renforcement de l'embargo américain par Donald Trump.

Marta Elena Feito, également ministre de la Sécurité sociale, "a reconnu ses erreurs et a présenté sa démission", a annoncé la presse officielle mardi soir. La demande de démission de la ministre a été analysée par les plus hautes autorités du Parti communiste et du gouvernement qui ont "accepté de la libérer" de son poste en raison de "son manque d'objectivité et de sensibilité", ont ajouté les médias officiels.

La rédaction vous recommande