Le Brésil, plus grand pays d'Amérique latine qui compte 210 millions d'habitant, comptabilise plus d'un quart des contaminations du continent, avec 822 morts et 15.927 cas confirmés, selon le dernier bilan donné mercredi 8 avril par le ministère de la Santé.
Si, au début de l'épidémie, le président Jair Bolsonaro parlait "d'une petite grippe", il a admis mardi 7 avril que le Covid-19 constituait "le plus grand défi" posé à sa génération, tout en maintenant que la lutte contre la pandémie ne devait pas nuire à l'économie.
Jair Bolsonaro n'a en effet cessé de minimiser l'ampleur de l'épidémie due au coronavirus et a fustigé les mesures de confinement prises dans le monde et par la majorité des États brésiliens, leur opposant la nécessité de préserver l'économie et l'emploi. "L'effet collatéral des mesures prises pour combattre le coronavirus ne peut pas être pire que la maladie elle-même", a-t-il justifié.
Le chef de l'État a ignoré toutes les preuves scientifiques. La posture de Jair Bolsonaro est défendue par certains chefs d'entreprises, mais aussi des pasteurs d'églises néo-pentecôtistes, notamment l'influent Edir Macedo, pour qui l'idée d'imposer une distanciation sociale est "une tactique de Satan".
Le ministre de la Santé Luiz Henrique Mandetta est lui favorable à des mesures de confinement, et a lancé un appel samedi 4 avril, affirmant que le Brésil manquait de tout pour affronter l'épidémie, notamment de respirateurs, de lits de soins intensifs, de personnel qualifié et d'équipements de protection et de tests de diagnostic.
Selon les données du recensement de 2010, quelque 11,5 millions de Brésiliens vivent dans des favelas, dites "agglomérations anormales" dans le jargon administratif. Une situation particulièrement compliquée pour ces habitants. S'ils sortent, ils s'exposent au coronavirus, s'ils restent chez eux, ils risquent de mourir de faim.
La plupart des habitants travaillent dans le secteur informel et ne peuvent plus gagner leur vie s'ils restent confinés. De plus, la distanciation sociale recommandée pour éviter la propagation du virus est un défi quotidien dans ces quartiers très densément peuplés, où des familles nombreuses vivent souvent dans une ou deux pièces.
C'est pourquoi le ministre brésilien de la Santé a dit mercredi vouloir dialoguer avec les trafiquants de drogue et les milices qui sévissent dans les favelas, pour mieux lutter contre l'épidémie. "Il faut comprendre la culture, la dynamique (des favelas). Nous devons comprendre que ce sont des lieux où l'Etat est souvent absent, que celui commande là-bas est le narcotrafiquant, que ceux qui commandent là-bas sont les milices", a-t-il affirmé. Pour le ministre, les "narcos" ou les chefs de milice sont aussi des "êtres humains" désireux de "collaborer, d'aider, de participer". Un premier "test" a été effectué, a ajouté le ministre, sans plus de précisions.
Un premier cas de coronavirus au sein des populations indigènes Yanomami vivant au Brésil, un adolescent de 15 ans, a été confirmé mercredi par le ministre brésilien de la Santé.
Avec ce nouveau cas, ce sont au moins sept indigènes brésiliens à avoir été infectés par le coronavirus, selon le journal O Globo. Les Yanomami, qui sont environ 27.000 au Brésil, ont été décimés à l'instar d'autres ethnies dans les années 1970 par les maladies propagées par les colons européens et l'arrivée de chercheurs d'or sans scrupules. Le Brésil compte près de 800.000 Amérindiens de plus de 300 ethnies.
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