Les espions de Moscou sont parmi nous, les Anglais de la BBC viennent d’en démasquer deux : des femmes qui opèrent toujours librement, l'une en Autriche, et l'autre en Bulgarie.
Deux femmes, sans armes à la ceinture, sans faux passeports, mais avec des ordres et sans aucun scrupule. Les espionnes modernes sont moins glamour que dans James Bond, mais peuvent être diablement efficaces.
La première, Cvetelina Gencheva, surnommée "Cvetka", travaillait dans le secteur aérien en Bulgarie. Son arme : "Amadeus", un logiciel de réservation utilisé par les pros du tourisme et de l'aviation.
Grâce à lui, elle récupérait tout : les trajets, les horaires, les vols, jusqu'aux numéros de sièges, des cibles que Moscou lui demandait de traquer. Elle plaçait les agents russes dans les avions, parfois juste à côté de ces cibles.
Un journaliste d’investigation local en a fait les frais. Il ne savait pas que, derrière lui, un espion regardait par-dessus son épaule, avec vue plongeante sur son écran d'ordinateur. L’homme a vu tout ce qu’il écrivait. Il a même réussi à repérer le code PIN du téléphone de sa victime.
"Cvetka" fournissait aussi des informations sur d’autres cibles : journalistes, dissidents russes, figures anti-Kremlin... Elle faisait partie d’une cellule dirigée depuis le Royaume-Uni. Trois de ses membres ont été condamnés à Londres pour espionnage. C'est comme ça que la BBC a pu tirer le fil, mener l'enquête.
Mais Cvetka, elle, entendue par la police, n’est inculpée de rien. Elle est libre et elle se balade tranquillement dans les rues de Sofia.
La deuxième espionne qui a été démasquée est Tsvetanka Doncheva, surnommée "Tsveti" sur la messagerie Telegram où elle recevait ses ordres. Elle vit à Vienne, en Autriche, toujours libre, elle aussi. Elle est officiellement femme de ménage, en réalité spécialiste des filatures.
Sa cible : une journaliste autrichienne qui enquêtait sur l’espionnage russe. Tsveti s’installait dans un restaurant de poissons, juste en face du bureau de la journaliste. Elle observait, notait, prenait des photos. Elle s'est même plainte que le poisson était trop cher. Mais elle a obtenu une rallonge financière. Et elle a continué sa mission.
Elle collait aussi des autocollants dans la ville qui accusaient les Ukrainiens d'être des nazis. Ce genre d'opération de déstabilisation a été organisé partout en Europe, y compris en France. Les enquêteurs avaient découvert que le FSB russe était derrière tout ça.
Le "chef" des deux femmes est un ancien cadre autrichien devenu agent du renseignement russe. Disparu après un scandale financier, il tire les ficelles depuis Moscou.
La police britannique a récupéré 80.000 messages entre lui et les membres de sa cellule. On y parle de filatures, de campagnes de désinformation, d’enlèvements et même de meurtres. Les deux espionnes, demeurent libres. Moscou les paye et l'Europe les laisse en terrasse.
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