"Je me sens surveillée, espionnée" : comment Florence vit le harcèlement de la part de son ex depuis 10 ans

PODCAST - À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes 2025, Anaïs Bouton donne la parole à quatre femmes victimes de violences conjugales. Parmi elles, Florence qui vit depuis 10 ans le harcèlement de son ex-compagnon. Elle dénonce un système qui protège davantage les coupables que les victimes.

Florence témoigne dans le podcast RTL "La prochaine sur la liste" au micro d'Anaïs Bouton.

Crédit : RTL

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Quand elle décide de quitter son compagnon à la fin de l'année 2012, Florence pense avoir "une séparation, tranquille, normale, mutuelle". Ce ne sera pas le cas. Aussitôt l'annonce faite, son compagnon avec qui elle est pacsée et a eu deux enfants, refuse de mettre fin à leur relation. C'est le début de 10 ans de calvaire.

"Il considère qu'il va rester là de gré ou de force, raconte-t-elle dans La Prochaine sur la liste, podcast RTL diffusé à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Il commence à me suivre, il est devant la maison dans sa voiture, il dort dans la voiture, il est sur le parking devant chez moi, il est à la sortie de l'école à chaque fois, il me suit dans la rue, il me suit à la pizzeria, il me suit à la piscine, il est partout, tout le temps. J'habite dans un village de 300 habitants, donc autant vous dire, vous ne pouvez pas vraiment vous cacher."

Il ne s'arrête pas là et s'introduit dans la maison. "Je pense qu'il s'est procuré un double des clés", indique Florence. "Il pénètre chez moi en mon absence. Il fouille ma maison. Il rentre chez moi comme si c'était chez lui." Tout cela sans exercer son droit de visite sur ses enfants ni payer de pension alimentaire.

Je ne me sens pas protégée, je me sens surveillée, espionnée

Florence

Florence est allée à plusieurs reprises au commissariat sans qu'on ne prenne sa plainte. "Personne ne me croit pendant des années, des années, des années, jusqu'au jour où à un moment, je déménage, je quitte tout, je pars dans une grande ville en me disant 'ça y est, je suis anonyme'." Mais le calvaire continue : son ex la suit.

"Avec une surveillance, avec des pénétrations à plusieurs reprises à mon domicile, à tel point qu'au départ mes voisines pensaient qu'on avait un système de garde partagé où en fait à la maison, c'était les adultes qui partaient et qu'il était normal qu'il vienne chez moi dès que ma voiture disparaissait."

En juin 2021, après huit ans de harcèlement et d'errance judiciaire, Florence réussit à déposer plainte. Son ex est placé en garde à vue puis sous contrôle judiciaire avant de comparaître devant le tribunal où il est condamné à 9 mois de prison avec sursis. Aujourd'hui, malgré le jugement, Florence n'est pas rassurée, car la peine de cet homme n'est pas exécutée. "Je ne me sens pas protégée, je me sens surveillée, espionnée. Je ne me sens pas libre", conclut-elle.

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>> La prochaine sur la liste, un podcast événement qui brise le silence. Anaïs Bouton y accueille des femmes qui ont frôlé la mort, ont failli être la prochaine sur la liste et qui aujourd’hui témoignent.

Si vous ou un(e) de vos proches êtes victime ou témoin de violences conjugales, appelez le 3919 numéro d'écoute gratuit et disponible 7j/7 24h/24. Pour toute situation d'urgence, un seul numéro : le 17.

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