Le 19 novembre 2018, Carlos Ghosn est interpellé sur le tarmac de l'aéroport de Tokyo. Alors que son jet vient d'atterrir, la police l'informe de son placement en garde à vue. La justice japonaise lui reproche notamment d'avoir dissimulé une partie de ses revenus, 69 millions d'euros, entre 2010 et 2018.
Ces dernières semaines, il
bénéficiait d'une liberté sous surveillance. Mais de nouveaux soupçons
d'enrichissement personnel sur le dos de Nissan l'ont conduit à
nouveau en prison. La nuit est déjà tombée, à Tokyo, ce soir du mercredi 3 avril, lorsque Carlos Ghosn rentre chez lui, accompagné de sa femme, Carole. Il vient de passer la journée chez son avocat et il le sait, la police japonaise s'apprête à le placer à nouveau en détention.
Une foule de journalistes stationnent devant son appartement. Parmi eux l'un des photographes de l'agence France Presse à Tokyo, Charly Triballeau. Ce soir-là, il prend une série de clichés et saisit le visage fermé d'un homme déchu.
"Ce qui fait un peu la force de ces images, c'est à la fois le visage très marqué de Carlos Ghosn et le visage très terrifié de sa femme." Le lendemain, à 6 heures du matin, Carlos Ghosn est transféré dans la prison de Kosuge où il avait déjà passé 108 jours, après sa première arrestation.
François Zimeray, l'un de ses avocats français dénonce ses conditions de détention. "Quand on essaye d'interroger quelqu'un, 8h par jour, y compris le soir, y compris la nuit, et que cette personne refuse de parler sans présence de son avocat, puisqu'il n'y a pas d'avocat pendant la garde à vue au Japon, et bien cela s'appelle une torture."
Puis c'est sa femme Carole revenue en France, qui évoque un acharnement sur RTL. "Pourquoi ils l'ont remis en prison ? On ne comprend pas leur système, ils sont tellement durs avec lui."
Alors Carlos Ghosn subit-il un traitement particulièrement impitoyable de la part de la justice japonaise?
"Pas vraiment." selon Yann Rousseau. Ce journaliste français installé à Tokyo est l'un des seuls à avoir rencontré Carlos Ghosn au sein même de sa prison en janvier dernier, lors de sa première détention et il décrit:
"La vie de Carlos Ghosn en prison est exactement comme celle des autres prisonniers. Il est dans une cellule qui fait 6,5m², au sol c'est des tatamis, au fond, vous avez une petite fenêtre qui donne sur une coursive donc vous ne voyez pas l'extérieur. "
Un lavabo, des toilettes, un banc et un bureau. Et des règles très strictes: " Il se lève tous les jours à 7h, c'est obligatoire pour tout le monde, vous vous levez, vous pliez votre futon, nettoyez votre cellule, et vous n'avez plus le droit de vous coucher jusqu'à 21 heures le soir."
C'est dans un parloir sécurisé qu'il a pu échanger avec l'homme d'affaires avant que celui ci n'obtienne sa libération sous caution.
Une libération contre 8 millions d'euros. Un traitement de faveur selon cet avocat aux barreaux de Tokyo et Paris. "Je pense que c'est le premier cas qui n'a jamais avoué et qui finalement au bout de trois mois, est libéré sous caution. Cela n'est jamais arrivé au Japon jusqu'à maintenant."
Une exception dans un système où les détenus ne sont jamais libérés avant leur procès.
Carlos Ghosn fait désormais appel à l'Etat Français pour le défendre en tant que citoyen.
L'Élysée, que nous avons contacté, rappelle que l'homme d'affaires est un justiciable comme les autres. Et qu'il bénéficie de la présomption d'innocence. Le gouvernement précise qu'il reste vigilant quand au respect de ses droits. Service minimum, pour éviter toute crise diplomatique.
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