Brésil : manifestations anti-racistes devant des magasins Carrefour
Plusieurs manifestations anti-racistes ont eu lieu dimanche au Brésil devant des magasins du groupe Carrefour. La mobilisation fait suite à la mort d'un homme noir roué de coups jeudi par des vigiles blancs dans un supermarché à Porto Alegre.

Dimanche 22 novembre, plusieurs manifestations anti-racistes se sont déroulées devant des magasins du groupe Carrefour, au Brésil, pour protester contre la mort d'un homme noir roué de coups jeudi par des vigiles blancs dans un supermarché à Porto Alegre.
À Rio de Janeiro, une centaine de manifestants étaient réunis dans un centre commercial où se trouve un de ces supermarchés du groupe français. D'autres manifestations ont rassemblé plusieurs dizaines de personnes réclamant le boycott de Carrefour, notamment à Salvador de Bahia (nord-est), ou à Santos (sud-est).
Au Brésil, Joao Alberto Silveira Freitas, 40 ans, a été tabassé à mort jeudi soir par deux agents de sécurité blancs travaillant pour un sous-traitant d'un supermarché Carrefour à Porto Alegre (sud).
Les images insoutenables d'une vidéo montrant la victime frappée à coups de poing par un vigile sur le parking pendant que l'autre le tenait ont choqué le Brésil, qui célébrait vendredi le jour de la Conscience Noire.
Des images "insupportables"
Vendredi soir, le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, a exprimé ses condoléances après cet "acte horrible". Il a estimé que les images étaient "insupportables".
Alexandre Bompard a également demandé "une revue complète des actions de formation des salariés et des sous-traitants, en matière de sécurité, de respect de la diversité et des valeurs de respect et de refus de l'intolérance".
"Nous n'acceptons plus ces excuses, ils ont promis des mesures, mais on n'a encore rien vu", a dénoncé Djefferson Amadeus, de l'Institut de Défense du peuple noir, qui manifestait dimanche à Rio.
"Nous n'allons pas nous taire tant qu'on continue à tuer notre peuple, cela montre que le racisme est encore bien présent au Brésil, non seulement au supermarché, mais aussi dans les favelas (quartiers pauvres de Rio)", a renchéri Thais dos Santos, manifestante de 23 ans.
Samedi, le président d'extrême droite Jair Bolsonaro a critiqué les mouvements anti-racistes, les accusant lors d'un discours au sommet virtuel du G20 de tenter d'importer au Brésil des "tensions qui ne font pas partie de son histoire".