Boeing : quatre lanceurs d'alerte alarment sur la sécurité des avions

Faut-il choisir ses vols en fonction de l'appareil dans lequel on embarque ? Cette question se pose réellement après la prise de parole de quatre lanceurs d'alerte sur la sécurité dans les avions Boeing. Un ingénieur et d'anciens salariés du groupe aéronautique ont témoigné devant une commission d'enquête du Sénat américain mercredi 17 avril. Tout un système est désormais remis en cause.

Des normes bafouées, des pratiques dangereuses… Les conséquences ont fait couler beaucoup d'encre. Deux crashs de 737MAX ont eu lieu à cause de défaillances techniques, provoquant près de 350 morts. Plus récemment, une porte s'est même arrachée en plein vol. Dans un témoignage glaçant face aux sénateurs, Ed Pierson, qui a travaillé sur cet avion, alerte. Ces drames n'ont rien changé aux pratiques de Boeing. "Le MAX est toujours dangereux, car rien n'a changé après les crashs. Des centaines de personnes sont mortes, mais il n'y a eu aucune justice. Si rien n'est fait, si les dirigeants ne sont pas tenus responsables, chaque personne qui monte dans un Boeing est en danger", a-t-il déclaré.

Les lanceurs d'alerte dénoncent aussi une culture du silence, de l'omerta, dans l'entreprise. Sam Salehpour est ingénieur chez Boeing. Il a plusieurs fois tenté de prévenir la direction. Selon lui, deux autres modèles de longs courriers présentent des défauts de fabrication. "J'ai alerté sur ces problèmes pendant trois ans. On m'a ignoré, on m'a dit franchement de la fermer", assure-t-il. L'ingénieur évoque même des menaces physiques. Ces accusations ont été démenties par la direction qui assure que les menaces physiques sont interdites chez Boeing.