Bangladesh : manifestations massives et démission de la Première ministre, ce que l'on sait

Les émeutes au Bangladesh ont débuté il y a un mois, violemment réprimées par le pouvoir, avec déjà 300 morts. La Première ministre, Sheikha Zina, a fini par démissionner, et s'est envolée en hélicoptère. Le couvre-feu, les barrages, la coupure d'Internet, la fermeture des universités n'ont pas découragé les manifestants. Des centaines de milliers de personnes, 400.000 selon un journal local, ont marché lundi 5 août dans les rues de Dacca qui s'est transformée en champ de bataille. Et on voit sur les images télévisées cet assaut du palais de la Première ministre.

Meubles éventrés, vitrines brisées, plus de 1.500 personnes étaient à l'intérieur de la résidence de la cheffe du gouvernement. Cette dernière et quelques membres de sa famille ont été évacués pour un lieu plus sûr, selon une source gouvernementale. Sheikha Zina, 76 ans, au pouvoir depuis 2009, a démissionné, d'après le chef de l'armée. Elle aurait même quitté le pays dans un hélicoptère militaire pour se réfugier en Inde.

Selon certains médias, les militaires vont former un gouvernement intérimaire. À l'origine de ces émeutes ? Un gros scandale de favoritisme, les proches de la Première ministre ayant eu accès à des postes de fonctionnaires, les étudiants n'ont pas apprécié. Le Bangladesh, c'est quand même 170 millions d'habitants, avec un fort taux de chômage chez les diplômés, une crise sociale qui s'est transformée en crise politique, les jeunes réclamant désormais davantage de liberté.