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Le crâne d'un squelette (image d'illustration)
Crédit : Unsplash @Carlos Felipe Ramírez Mesa
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Simmering est un quartier ouvrier à la périphérie de la capitale Vienne. Tout a commencé au mois d'octobre 2025. Alors que des ouvriers ont creusé pour refaire un terrain de football. Sous la terre compacte, ce ne sont donc pas des câbles que l'on a déterrés, mais des crânes, des fémurs et ossements divers de soldats. On parle aujourd’hui de plus de 150 morts. Tous jeunes, tous des hommes, gaillards, au moins 1,70 m, tous tués au combat à coups de glaives, de lances, de pierres ou de flèches. Ces dépouilles ont été jetées là, il y a 2.000 ans, sans fleurs ni couronnes, dans ce champ de bataille du Iᵉʳ siècle après Jésus-Christ.
"C’est unique dans toute l’histoire romaine," explique la responsable des fouilles. "Il n’existe aucun autre site où l’on a retrouvé les morts eux-mêmes". À cette époque, les soldats sont incinérés, pas enterrés. Ce charnier n’a donc pas de logique funéraire, il ne s'agit pas d'un hommage mais d'une scène de panique.
Les corps ont été jetés en urgence, sans distinction entre les grades militaires ou les origines des soldats. Seulement des morts avec un point commun, la violence de leurs derniers instants. Chaque squelette présente des blessures de guerre : traumatismes à la tête, au torse, au bassin. Ce sont des blessures de combat, pas des exécutions.
C’est un champ de bataille, dans le sol, les archéologues ont aussi trouvé des clous qui étaient sous les semelles des "caligae", les chaussures militaires romaines, des protections de casque, et surtout une dague rouillée, dont le modèle était utilisé au milieu du premier siècle.
La datation carbone 14 confirme : les corps remontent à une période entre 80 et 130 après J.-C. Pourtant, ce n’est pas un site militaire connu, il ne figure sur aucune carte romaine et on n'en avait aucune trace.
L’hypothèse la plus probable à ce stade évoque des liens avec les campagnes le long du Danube de l’empereur Domitien, entre l'an 86 et l'an 96. Pour l'instant, un seul des morts a pu être identifié comme soldat romain, mais les analyses commencent à peine.
Pour les dépouilles suivantes, il faudra déterminer s'il s'agit d'autres Romains ou des guerriers germaniques tués dans les affrontements.
Selon les archéologues, ce site est le premier signe d’une présence humaine à l’origine de ce qui deviendra la capitale autrichienne. Ces hommes avaient été laissés là, comme s’ils ne comptaient plus. Les revoici deux mille ans plus tard, prêts à nous raconter leur histoire.
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