Dès son discours de candidature en juin 2015, Donald Trump a fait du secteur automobile le symbole de ce qui ne marche pas dans l’économie américaine - les dégâts de la mondialisation, les accords de libre-échange qui accélèrent les délocalisations selon lui. Dès ce premier discours et pendant toute la campagne, il a pris pour exemple Ford, en lui reprochant la construction d’une usine au Mexique. Il menaçait d’imposer une taxe de 35% sur tous les véhicules construits à l’étranger qui seraient vendus aux États-Unis.
Le patron de Ford, après avoir tenu bon pendant dix-huit mois, a appelé le nouveau président la semaine dernière pour lui dire qu’il renonçait à la construction de cette usine au Mexique. Un investissement de 1,5 milliard de dollars, pour investir à la place 700 millions dans les voitures du futur, électriques et autonomes, aux États-Unis, dans le Michigan. Dans les faits, les Ford Focus qu’il voulait produire dans sa nouvelle usine au Mexique le seront dans une usine qui existe qui déjà, au Mexique. Mais l’important c’est le symbole : Trump peut se vanter d’avoir fait plier Ford.
Le même jour Donald Trump s'attaquait à General Motors, qu’il accuse aussi de construire au Mexique (en fait les voitures en question sont produites aux États-Unis). GM va probablement devoir, comme Ford, donner des gages au président pour échapper à ses attaques. Chrysler, mariée à la Fiat, vient d'annoncer un investissement d'un milliard de dollars dans une usine aux États-Unis, pour des Jeep. La production d’autres modèles va aussi être rapatriée du Mexique aux États-Unis. Donc, les menaces de Trump portent leur fruit.
L'industrie automobile est très symbolique outre-Atlantique
Philippe Corbé
Mais il ne s’en prend pas qu’aux Américains. L’autre jour c’était Toyota, pour les mêmes raisons. L’action s’est immédiatement effondrée à la Bourse. Renault-Nissan se dit prête à s’adapter à l’exigence du président Trump : les emplois aux États-Unis. Mais l’Allemand BMW ne veut pas se laisser ainsi intimider et va poursuivre ses investissements au Mexique.
L'industrie automobile est très symbolique outre-Atlantique. Quand Barack Obama est arrivé au pouvoir il y a huit ans, le secteur automobile s’effondrait en raison de la crise financière. Obama s’est battu pour faire voter un plan d’aide de près de 80 milliards de dollars qui a sauvé General Motors, Ford et Chrysler, qui ont ensuite remboursé l’essentiel. Cela a marché, c’était une question cruciale. On dit qu'un emploi américain sur dix dépend du secteur auto. Et le secteur enregistre des ventes record.
Pourtant, l’État symbole de l’industrie automobile, le Michigan, a voté Trump. C’était une surprise. Signe que malgré les efforts et les succès d’Obama, il reste un malaise dans toute cette Amérique ouvrière qui se sent menacée par la mondialisation.
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