"Aucune menace de famine immédiate" à Gaza, affirme sur RTL l'ambassadeur d’Israël en France

Au moins 103 personnes sont mortes dans de nouveaux bombardements israéliens à Gaza, a indiqué ce jeudi 15 mai la Défense civile palestinienne, une organisation de secouristes. 

Ces attaques pourraient précéder l'entrée de l'armée israélienne dans le territoire palestinien. "Dans les prochains jours, nous entrerons avec toute notre force pour achever l'opération et vaincre le Hamas", avait déclaré Benjamin Netanyahu, le 12 mai.

Depuis le 2 mars, les forces israéliennes bloquent aussi toute entrée d'aide humanitaire, pourtant vitale pour les 2,4 millions d'habitants, désormais menacés d'une "famine de masse", selon plusieurs ONG. Human Rights Watch a même accusé Israël d'avoir fait de ce blocus "un outil d'extermination".

"Les accusations d'extermination sont ridicules", tranche Joshua Zarka, ambassadeur d'Israël en France, qui écarte toute "menace de famine immédiate". Selon lui, si l'aide humanitaire entrant dans la bande de Gaza a drastiquement baissé, c'est pour empêcher le Hamas de s'enrichir, qui "prenait" et "pillait" cette aide afin de la "revendre aux Palestiniens". 

"On a compris que nous devions développer un mécanisme qui permettrait la distribution de l'aide humanitaire sans que cela tombe entre les mains du Hamas. Et c'est ce que nous avons fait", poursuit-il, affirmant avoir compris qu'Israël allait devoir "distribuer cette aide humanitaire le plus rapidement possible".

"Il ne manque pas de nourriture, aujourd'hui, à Gaza", assure Joshua Zarka, qui indique que "le 24 mai commencera la distribution justement de cette aide humanitaire". 

"La responsabilité humaine de la faim à Gaza"

Dans un rapport de quatorze pages publié le mardi 13 mai, l'ONG Médecins du Monde dénonce "la malnutrition aiguë à Gaza", qui a "atteint des niveaux comparables à ceux observés dans les pays confrontés à des crises humanitaires prolongées, s'étalant sur plusieurs décennies". 

"Les restrictions intolérables imposées par les autorités israéliennes sur l'acheminement de l'aide à Gaza depuis octobre 2023 se sont aggravées depuis le 2 mars 2025. Le siège total instauré par les autorités israéliennes prive plus de deux millions de personnes de toutes ressources essentielles", est-il écrit dans le rapport, précisant que "le manque de nourriture, d'eau et de matériel médical menace dangereusement la survie des Palestiniens".

L'ONG pointe "la responsabilité humaine de la faim à Gaza". "En 2024, les pics des taux de malnutrition aiguë observés au sein des centres de Médecins du Monde ont coïncidé avec la baisse la plus importante du nombre mensuel de camions acheminant l'aide à Gaza. En revanche, les taux ont chuté de manière significative après la levée partielle des restrictions israéliennes consécutive à la pause dans les hostilités au début de l'année 2025", détaille Médecins du Monde.

L'ONG avance même des chiffres : le taux de malnutrition aiguë chez les enfants dépistés a atteint 17% en novembre 2024, "le chiffre le plus élevé de la période couverte par le rapport en 2024". Selon l'OMS, "seulement 0,8% des enfants de moins de cinq ans souffraient de malnutrition en 2022", période précédant la récente montée des hostilités.

Depuis l'attaque du 7 octobre, les bombardements israéliens ont fait au moins 53.010 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

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