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Attaque chimique en Syrie : pourquoi les Russes ont posé leur veto ?

ÉCLAIRAGE - Pour la huitième fois depuis le début du conflit syrien, la Russie a posé son veto à un projet de résolution de l'ONU. Ce qui énerve particulièrement l'Occident.

Dans les décombres, les civils recherches des survivants après le raid aérien chimique en Syrie, le 4 avril 2017

Crédit : AFP

Attaque chimique en Syrie : pourquoi les Russes ont posé leur veto ?

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Claire Gaveau & Christophe Decroix & Essia Lakhoua

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Alors que les tensions sont maximales depuis l'attaque chimique présumée en Syrie, la Russie a une nouvelle fois posé son veto à un projet de résolution, proposé par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni. Le sixième en huit ans, depuis le début du conflit syrien. Le Conseil de sécurité de l'ONU réclamait en effet une enquête internationale sur l'attaque présumée avec des agents neurotoxiques dans la localité syrienne de Khan Cheikhoun le 4 avril dernier, qui a fait 87 morts dont 31 enfants.

La résolution devait apporter le soutien du Conseil de sécurité aux enquêteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Le texte exigeait notamment que les autorités syriennes fournissent les détails des activités militaires de l'armée syrienne le jour de l'attaque ainsi que les noms des commandants des escadrons aériens, et donnent aux enquêteurs un accès aux bases aériennes.  

La Russie peut-elle être mise en cause ?

Dès lors, pourquoi la Russie a-t-elle posé son veto à cette enquête ? En premier lieu, les Russes veulent défendre et protéger leur allié, Bachar al-Assad. Si une enquête indépendante de l'OIAC était menée, des preuves sur cette attaque chimique pourraient être découvertes alors qu'à l'heure actuelle, aucune preuve formelle existe. Pourtant, cette dernière ne fait aucun doute pour la Turquie et la Grande-Bretagne : seule l'armée syrienne aurait les moyens de stocker et d'utiliser par voie aérienne ce type de gaz sarin.

Si des traces venaient à être retrouvées, cela poserait plusieurs problèmes. En premier lieu, la culpabilité de la Syrie, qui ne se serait donc jamais débarrassée de l'ensemble de son stock chimique malgré son adhésion au traité de l'OIAC. De plus, cela pourrait également prouver que la Russie était au courant de l'armement chimique alors que de nombreux soldats russes sont présents en Syrie et donc probablement sur cette base militaire d'où est partie l'attaque.

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Cela signifierait donc que les militaires russes auraient caché cet arsenal chimique. De quoi suspecter une certaine culpabilité et ainsi expliquer le veto russe même si officiellement, Vladimir Poutine se dit favorable à une enquête impartiale et indépendante

Quelles sont les réactions internationales ?

Une décision qui a réveillé encore un peu plus les tensions entre les États-Unis et la Russie. La guerre en Syrie demeure le contentieux le plus lourd entre Washington et Moscou, Donald Trump traitant notamment son homologue syrien Bachar al-Assad de "boucher" et d'"animal". "Des jeunes enfants qui meurent. Des bébés qui meurent. Des pères qui tiennent leurs enfants morts dans leurs bras. Des enfants morts. Il n'y a pas pire à voir et ça ne devrait pas être permis. C'est un boucher. C'est un boucher. C'est pourquoi nous devions faire quelque chose à cet égard", a-t-il tonné à propos du dirigeant syrien.

Mais les États-Unis ne sont pas les seuls à critiquer ouvertement cette décision contre le Conseil de sécurité de l'ONU. François Hollande a estimé que la Russie avait pris "une lourde responsabilité en s'opposant systématiquement" aux décisions pour "protéger son allié Assad", a déploré le chef de l'État dans un communiqué. De son côté, Jean-Marc Ayrault a dénoncé une décision "incompréhensible et injustifiable". "Ce nouvel épisode ne fait que renforcer la détermination de la France à faire toute la lumière sur la barbarie du régime de Bachar al-Assad dont le peuple syrien est la première victime", a expliqué le ministre des Affaires étrangères appelant ainsi la communauté internationale à "prendre les décisions qui s'imposent pour mettre un terme à la tragédie syrienne". 

Enfin pour Londres, Vladimir Poutine a "choisi le mauvais camp". Pour le chef de la diplomatie britannique la Russie doit dorénavant faire un choix : "Elle peut continuer à maintenir en vie le régime meurtrier d'Assad ou prendre ses responsabilités en tant que puissance mondiale pour mettre fin à six années de cessez-le-feu non respectés". 

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