Arménie : visite historique du Premier ministre arménien en Turquie

Au huitième jour du conflit entre l’Iran et Israël, António Guterres, secrétaire général de l’ONU, a appelé toutes les parties à "donner une chance à la paix". Un appel resté lettre morte, alors que les frappes se poursuivent des deux côtés. C’est dans ce climat particulièrement tendu qu’a eu lieu, en fin d’après-midi, ce vendredi 20 juin, à Istanbul, une rencontre diplomatique inédite.

Pour la première fois, le Premier ministre arménien a rencontré en tête-à-tête le président turc Recep Tayyip Erdogan. Une étape historique, car l’Arménie et la Turquie n’ont jamais établi de relations diplomatiques. Leur frontière commune est d’ailleurs fermée depuis les années 1990. "C’est effectivement exceptionnel, parce que ces deux pays sont en froid depuis extrêmement longtemps", analyse Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie et Moyen-Orient à l’Institut français des relations internationales (IFRI).

Une visite de travail

Selon elle, cette visite est d’autant plus encourageante qu’elle a été présentée comme une visite de travail et non comme une simple rencontre symbolique. Elle pourrait donc marquer le début d’un dialogue sérieux sur des sujets de fond. "Cela vient du fait qu’Erdogan bouscule la mémoire officielle de la Turquie contemporaine. Il est le président qui est allé le plus loin dans la perspective d’une éventuelle reconnaissance internationale du génocide arménien, que la Turquie continue de qualifier de 'massacre'", explique la spécialiste

Erdogan a en effet déjà présenté de manière officielle ses excuses officielles au peuple arménien. "Pour le moment, la vraie normalisation entre les deux pays est suspendue à l'idée d'un accord de paix entre l'Arménie et les Arméniens, qui se précise, mais qui n'est pas encore signé".

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