Arabie saoudite : accidents, viols, drogues... Le projet "NEOM", la ville du futur, vire au fiasco

En plein cœur du désert saoudien, le projet colossal "NEOM" est censé incarner l'avenir. Ce projet futuriste, annoncé il y a huit ans par le prince héritier et le Premier ministre Mohammed Ben Salmane, ambitionne de redéfinir les villes de demain avec une enveloppe impressionnante de 500 milliards de dollars. Mais aujourd’hui, ce chantier gigantesque vire au cauchemar.

Il devait s’étendre sur 170 kilomètres de long et inclure des infrastructures jamais vues : un port de commerce sur la mer Rouge, une station balnéaire de luxe sur une île, une station de ski... dans un désert sans neige, et surtout THE LINE, une ville ultramoderne, promettant technologie, écologie et architecture démesurée. Le tout devait être prêt pour 2030, avec en ligne de mire la Coupe du Monde 2034.

Rien ne se passe comme prévu. Les coûts astronomiques ont poussé les responsables à réduire drastiquement le projet. Au lieu des 170 kilomètres initialement promis, THE LINE ne mesurera que 2,5 kilomètres, soit à peine 2% du plan original. La raison ? Le manque d’investisseurs privés malgré les annonces ambitieuses.

Des conditions de travail déplorables

Une enquête du Wall Street Journal a révélé des conditions catastrophiques pour les 100.000 ouvriers mobilisés, principalement originaires du Pakistan, du Bangladesh et des Philippines : logés dans des bidonvilles, sans hygiène décente, exposés à un nombre croissant d’accidents mortels, et même victimes de violences, incluant viols collectifs, tentatives de meurtre, et trafic de drogue. Les journalistes ont même rapporté que des enfants de 8 ans conduisaient des camions. Le chantier est devenu un véritable "Far West", où règnent chaos et danger.

Face à ces révélations, le patron du projet a récemment démissionné. NEOM, censée être une Silicon Valley du désert et un symbole de l’économie saoudienne, ressemble de plus en plus à un fiasco.