Algérie : qui était Ahmed Gaïd Salah, puissant chef d'état-major de l’armée ?

Il était l'homme-fort de l’Algérie depuis le départ de Bouteflika. Le général Ahmed Gaïd Salah est décédé lundi 23 décembre à 79 ans d'une crise cardiaque. Ce pilier du régime depuis 1962 était le visage du haut commandement militaire jusqu'à l'élection le 12 décembre d'Abdelmadjid Tebboune comme chef de l'État. "Le vice-ministre de la Défense, chef d'état-major de l'armée est mort lundi matin d'une crise cardiaque", a annoncé Algérie 3.

Nommé chef d'état-major en 2004, il détient le record de longévité à ce poste. Indéfectible soutien du régime, c'est lui qui avait arraché en avril dernier, sous la pression de la rue, la démission du président Abdelaziz Bouteflika, pour tenter de calmer le mouvement de contestation populaire. 

Né le 13 janvier 1940, engagé dès l'âge de 17 ans au sein de l'Armée de libération nationale (ALN) combattant le pouvoir colonial français, Ahmed Gaïd Salah était l'un des derniers représentants au sein de l'armée des anciens combattants de la Guerre d'indépendance, un passé dont les dirigeants algériens ont longtemps tiré leur légitimité.

Une figure contestée du régime

Mais le général Gaïd Salah était vite devenu très impopulaire au sein du mouvement en apparaissant comme le garant de la survie du "système" qui dirige l'Algérie depuis 1962. 

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Son décès survient 11 jours après une présidentielle qu'il avait tenu à organiser le 12 décembre pour élire un successeur au président Bouteflika, malgré l'opposition farouche du "Hirak" qui voyait ce scrutin comme une manœuvre du "système" pour se régénérer.

Le général Gaïd Salah était encore présent jeudi dernier pour la cérémonie d'investiture d' Abdelmadjid Tebboune comme nouveau président de la République. Le chef de l'État a décrété trois jours de deuil national et a chargé le général Saïd Chengriha, commandant des Forces terrestres, d'assurer l'intérim.