Algérie : "Bouteflika est dans l'incapacité totale d’exercer", assure Mohamed Sifaoui

Dans son dernier livre*, le journaliste Mohamed Sifaoui dresse un portrait virulent de l'Algérie qu'il décrit comme "l'un des pays les plus corrompus, les plus corrupteurs au monde". 

"Depuis l'indépendance, il n'y a jamais eu de projet de société, de légitimité démocratique. Ce sont des dirigeants qui ont toujours surfé sur cette fameuse légitimité historique qui croient-ils leur donnerait le droit de diriger pour l'éternité", a-t-il expliqué sur RTL jeudi 21 février.

"Il y a une économie qui est complètement moribonde car même si le pays est riche, il repose sur un tout pétrole, qui est extrêmement dangereux parce que pour peu que les prix des hydrocarbures baissent, on a une économie qui se casse la gueule."

Au cœur de ce dispositif se trouve un homme : Abdelaziz Bouteflika, qui a bientôt 82 ans est candidat à un cinquième mandat de président malgré de nombreuses interrogations sur son état de santé. "Selon toutes les informations que j'ai collectées, il est dans l'incapacité totale d’exercer une mission de président de la République. En revanche il est conscient", détaille Mohamed Sifaoui qui a pu s'entretenir avec de fonctionnaires algériens soucieux de voir le pays sortir du marasme.

Le certificat médical qui va être produit est un faux grossier

Mohamed Sifaoui

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Le journaliste assure également que "le certificat médical qui va être produit au Conseil constitutionnel dans le cadre de la validation de la candidature de Bouteflika est un faux grossier". Mais Mohamed Sifaoui refuse de faire du président algérien une victime de cette situation : "Il ne faut pas faire l'erreur de la dédouaner : c'est lui le responsable". 

Une apparition publique d'Abdelaziz Bouteflika était initialement prévue pour le 24 février prochain, mais celle-ci a été annulée face à des manifestations annoncées dans le pays, notamment en opposition au régime. Mouvement auquel pourrait prendre une part de la jeunesse, très en colère. Mais Mohamed Sifaoui redoute que le régime, inquiet de voir une partie de la population se soulever, ne "créé une situation quasi-chaotique pour reprendre la main". 

*Où va l'Algérie ? et les conséquences pour la France, ed. Cerf