Afrique du sud : la douane saisit des comprimés "miracle" contre le coronavirus
Des comprimés soupçonnés d'être de l'ivermectine ont été saisis à l'aéroport international de Johannesburg au cours des deux dernières semaines.

Drôle de prise. Les douanes à l'aéroport de Johannesburg ont intercepté des centaines de milliers de comprimés d'un traitement parasitaire, l'ivermectine, destinés à être vendus comme remède contre la Covid-19, a indiqué la police samedi 30 janvier 2021.
"Des comprimés soupçonnés d'être de l'ivermectine", pour une valeur de six millions de rands (près de 400.000 dollars), ont été saisis à l'aéroport international de Johannesburg au cours des deux dernières semaines, précise-t-elle dans un communiqué. Six suspects, qui arrivaient d'Inde, ont été arrêtés et poursuivis pour transport de médicaments non déclarés et importation de médicaments sans licence.
"Les médicaments non déclarés, principalement sous la forme de comprimés, ont été importés à des fins de vente et auraient été utilisés dans le traitement du virus Covid-19", a indiqué la police. Ce traitement parasitaire, contre la gale notamment, est l'un des nombreux médicaments vantés comme pouvant être utilisés contre les effets du coronavirus depuis le début de la pandémie.
La demande explose
La demande pour ce traitement a ainsi explosé, en dépit du fait que les scientifiques soulignent qu'il n'y a pas assez de preuve pour promouvoir l'ivermectine comme remède contre la Covid-19. L'autorité sud-africaine du médicament a provisoirement approuvé l'utilisation contrôlée de l'ivermectine sur des humains cette semaine, révoquant une décision prise en décembre pour bloquer l'importation du médicament, qui n'est pas fabriqué localement.
L'interdiction avait provoqué un tollé parmi des médecins plaidant pour creuser la piste de l'ivermectine dans le traitement contre le coronavirus, et a alimenté son commerce illégal. L'ivermectine est principalement utilisée pour tuer les parasites sur les animaux et les humains et est largement utilisée en Afrique sub-saharienne depuis les années 1990 pour traiter l'onchocercose (cécité des rivières). Elle est en général utilisée à des fins vétérinaires en Afrique du Sud, mais elle n'est pas interdite pour les humains.