Chocolat Dubaï : faut-il craindre une pénurie de pistaches ?
L'engouement pour le chocolat Dubaï, fourré à la crème de pistache, a provoqué une flambée des prix et une pénurie mondiale de pistaches. Les chaînes d'approvisionnement peinent à suivre la demande croissante.
Une tendance virale sur TikTok pourrait-elle mettre en péril l’approvisionnement mondial en pistaches ? C’est le scénario improbable mais bien réel auquel fait face l’industrie agroalimentaire depuis l’essor fulgurant du "chocolat Dubaï".
Créée en 2021 par la chocolatière Sarah Hamouda pour la marque Fix, cette barre originaire des Émirats arabes unis, garnie de pistache et de cheveux d’ange, est restée relativement confidentielle jusqu’à fin 2023. C’est à ce moment-là que l’influenceuse Maria Vehera a publié une vidéo de dégustation devenue virale, cumulant plus de 120 millions de vues. Depuis, la folie du chocolat Dubaï s’est propagée dans le monde entier.
Face à cet engouement soudain, des marques telles que Lindt, Läderach ou encore les supermarchés Lidl se sont empressés de créer leurs propres déclinaisons à la pistache, malgré des tarifs parfois élevés. Résultat : la demande mondiale en pistaches a explosé. "Le monde est presque à court de pistaches en ce moment", alerte Giles Hacking, expert du marché des fruits secs chez CG Hacking, dans les colonnes du Financial Times. Le prix de la pistache est passé en un an de 7,65 à 10,30 dollars la livre, soit une augmentation de près de 35 %.
Une récolte décevante aux États-Unis
Cette envolée des prix intervient dans un contexte déjà tendu. La récolte américaine de l’année dernière – la plus importante au monde – a été à la fois maigre et de meilleure qualité que d’habitude.
Si cela peut sembler positif, cela a réduit la disponibilité des pistaches bon marché et décortiquées, essentielles pour les préparations industrielles comme le chocolat.
Pour faire face à cette crise inattendue, certains producteurs en Californie ont déjà pris les devants en remplaçant leurs amandiers par des pistachiers. Mais ces arbres nécessitent du temps avant de produire : les premières récoltes ne sont pas attendues avant l’année prochaine. D’ici là, les tensions sur les prix pourraient bien continuer de s’intensifier.
