Après la Suisse, la France? C'est en tout cas l'aspiration de Marine Le Pen, à l'instar de Christian Estrosi, qui a demandé mercredi 12 février un référendum sur l'immigration et sur la "priorité nationale".
"Les peuples ont le droit de maîtriser leurs frontières, de décider
qui rentre chez eux, qui y travaille, et accessoirement, selon le
contexte, de limiter totalement l'immigration, de l'ouvrir un peu, de
décider à qui ils l'ouvrent, et c'est ça l'enjeu du vote suisse", a
déclaré la présidente du Front National, interrogée par le site internet des Echos. "L'autre enjeu, c'est la priorité nationale, caricaturée en France.
A compétence égale, c'est un Suisse qui a la priorité sur un
travailleur étranger. J'appelle les Français à réclamer un référendum
sur le sujet".
Au même moment, une pétition a été lancée sur le site internet du Front national : "Exigeons nous aussi un référendum sur l'immigration". Dans une enquête TNS Sofres publiée mercredi, 24% des sondés pensent qu'en matière d'emploi "on doit donner la priorité à un Français sur un immigré en situation régulière". Marine Le Pen a déjà défendu à plusieurs reprises l'opportunité d'un référendum sur la "priorité nationale", le nom qu'elle donne au concept de "préférence nationale" que défendait Jean-Marie Le Pen.
Il est considéré par nombre de constitutionnalistes comme contraire à celui d'égalité entre les citoyens. Lors d'un déjeuner en 2011, elle avait qualifié cette "priorité nationale" de "seule discrimination légale et morale" qui soit, puisqu'elle est fondée sur "l'appartenance ou la non-appartenance à la nationalité". Il s'agit de "mettre en place une différence de traitement de droits entre ceux qui l'ont et ceux qui ne l'ont pas". Autrement dit, une "inégalité légale", avait-elle défendu.
En février 2013, elle avait dit que l'instauration de cette mesure au niveau municipal, comme à Vitrolles en 1998, avait été "une erreur". Depuis l'élection de François Hollande en mai 2012, le FN a lancé déjà au moins six appels à des référendums: aux "peuples d'Europe" pour qu'ils demandent à être consultés sur l'UE, en France sur la sortie de l'UE, sur la sortie de la PAC, sur le mariage et l'adoption des couples homosexuels, sur le non-cumul des mandats, sur le traité budgétaire européen.
Les Suisses ont dit "oui" à 50,3% à une limitation de l'immigration,
notamment européenne, par des plafonds et des contingents, dimanche
lors d'un référendum. La Commission européenne a "regretté" ce vote et averti qu'elle
"examinerait les implications de cette initiative sur l'ensemble des
relations entre l'UE et la Suisse".
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