Vous avez voulu verdir votre PEA, votre Assurance vie, votre plan d'épargne salariale, en choisissant d'investir votre épargne dans un fonds dit "durable" ou "vert" ? Eh bien selon une étude de l'UFC-Que Choisir, ces offres sont loin d'être aussi vertueuses qu'elles le prétendent.
Pour sélectionner les entreprises qui les composent, les sociétés de gestion doivent en principe respecter des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. Qui s’ajoutent aux critères financiers. Pourtant, il n'existe pas dans la réglementation d'exigence minimale d'investissement dans des secteurs respectueux de l’environnement. Ces fonds peuvent donc tout à fait contenir des entreprises dont l'activité peut être nocive à l’environnement.
L'UFC donne des exemples de fonds, dont les critères "verts" ne représentent que 33 % des entreprises qui les composent. Les autres, sans aucun rapport avec l'environnement, sont très largement majoritaires. Les sociétés de gestion ont recours à des agences de notation spécialisées, qui évaluent les performances de durabilité des entreprises.
Or, "Cette activité n’est pas contrôlée. Elle ne repose sur aucune méthode commune", selon l'UFC, qui ajoute que "ces agences sont rémunérées par les entreprises qu’elles notent". "Comment peuvent-elles être impartiales dans l’analyse qu’elles fournissent aux sociétés de gestion ?", interroge donc l'association.
Le ministère de l'Économie a mis en place un label (ISR, Investissement Socialement Responsable). Mais selon Matthieu Robin, chargé de mission banque-assurance de l'UFC-Que Choisir, ce label n'a de responsable que son nom et serait même "particulièrement laxiste". À ce jour, les fonds labellisés ISR peuvent investir sur le secteur des combustibles fossiles, "ce qui est particulièrement scandaleux", estime encore le chargé de mission.
Par conséquent, l'UFC-Que Choisir demande au ministère de l'Économie de relever les exigences et le cahier des charges du label ISR, en attendant un renforcement de la réglementation de l’épargne durable à l’échelle européenne. Inciter les particuliers à placer leurs économies dans des fonds "durables" est l'une des solutions avancées par Bruxelles pour lutter contre le réchauffement climatique. Il est donc impératif qu’ils soient crédibles.
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