Leïla vit à Londres, Clémence aux Seychelles, mais Bretonnes toutes
les deux, c'est à Rennes qu'elles ont créé la marque, qu'elles pilotent,
dirigent à distance : Cottesea. Conception, fabrication et commercialisation de
serviette de plage taille XXL (1 mètre 40 de large, un mètre 70 de long) : l'idée, c'est sur le sable qu'elles l'ont eu en regardant autour d'elles.
Leïla Gouré raconte : "On a cherché tout ce qui n'allait pas et
ce qu'on n'aimait pas sur les draps, les draps de plage actuels. Et la taille
était quelque chose qui revenait souvent. Et c'est vrai qu'on pensait souvent
aux familles et aux mamans avec des enfants en bas âge pour changer les enfants
sur la plage, pour rassembler la famille, les amis... Pour nous, créer un grand
drap de plage c'était essentiel. Donc, un produit qui pouvait aussi bien servir
en tant que drap plage, mais également en tant que drap de pique-nique, drap de
bain, drap de yoga ou sur un canapé en tant que plaid."
Chaque modèle porte un nom qui fait rêver : Eternity, Esperanza,
Saphir. Pour le graphisme et les coloris, Leïla et Clémence ont travaillé avec
une designer textile parisienne. Pour la production, elles ne sont pas passées
par un importateur. Tout, absolument tout, vient de France. "Tous nos draps de plage sont tissés en jacquard dans un
atelier à Lyon, toutes nos coutures sont réalisées à Laval. On fait également
produire tous nos packagings, tous nos emballages en papier recyclé à Marseille et toutes nos étiquettes textiles sont fabriqués à Paris en coton biologique.
Donc, c'est vraiment une production 100% française. On fait un petit peu le
tour de la France", poursuit-elle.
Mais chaque étape fait grimper le coût de la fabrication et les clients, souvent, tiquent en découvrant l'étiquette des prix. "C'est très difficile de faire comprendre à nos clients que même en vendant un produit à 89 euros, nos marges ne sont vraiment pas énormes. C'est vrai que c'est très coûteux de produire en France. En plus, on utilise des matières éco-responsables sans pesticides, des fibres biologiques et recyclées. Ça a un certain prix. C'est un investissement et c'est ça que peu de personnes comprennent et qui est très dur (même pour nous) à comprendre aussi, mais parce que derrière, il y a des gens à payer. On ne peut pas diminuer le prix."
Les deux anciennes étudiantes en sciences économiques ont mis toute leur passion, tout l'argent qu'elles avaient pu mettre de côté. Elles ont sollicité leur famille, leurs amis, toutes les bonnes volontés. Leïla se souvient de ses premiers pas d'entrepreneuse il y a un an. "On a tout fait nous-mêmes. On s'est auto-éduquées. Mais oui, on a tout appris. Que ce soit à la comptabilité, sur le plan légal, l'envie de produire en France était pour nous essentiel. C'était la base de notre business model."
Made in France, écocoresponsable, qu'est ce qu'on veut de plus ?
Leïla Gouré
Pas question, en tout cas, de renoncer. Leïla et Clémence sont trop enthousiastes, trop fières de ce qu'elles ont entrepris. "Clémence et moi, on vient de deux familles d'entrepreneurs. Mon père est un artisan français. Donc voilà, pour nous, c'était vraiment important de défendre ces emplois français, cet artisanat français. Nous sommes fières et on a envie d'expatrier la serviette, de montrer au monde que le made in France et l'artisanat français ça vaut le coup. Made in France, éco-responsable, qu'est-ce qu'on veut de plus ?" Rien juste un bel avenir pour ses draps de plage de marque, conception et fabrication française.
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