Si la poussée des Verts a été partout sensible en Europe lors des dernières élections européennes, les vieilles politiques en matière d'écologie gardent la peau dure. Pour mieux comprendre cette tendance, il suffit de se plonger dans les 28 projets nationaux "énergie-climat" envoyés par les États membres à Bruxelles où 11 des 28 pays n’ont aucune intention réelle de cesser l’exploitation du charbon, en tout cas pas avant 2030.
L’examen du document récapitulatif montre que la production d’énergie ou de chauffage va se concentrer sur 6 pays. En tête, la Pologne, le pire pollueur du continent avec 90% de son électricité qui est charbonnée, l’Allemagne et la Bulgarie. Berlin va certes faire des efforts en réduisant ses capacités de 60% mais elle part de tellement haut que ce pays nous arrosera encore de poussières de lignite en 2030 et au-delà.
Ces pays ont pourtant tous signé l’accord de Paris sur le climat, ce qui est d’ailleurs un réel problème pour la crédibilité de l’Union Européenne. D’autant que ces membres qui n’ont globalement que des programmes fantômes de sortie du charbon, bénéficient parallèlement de gros financements destinés à la transition énergétique. Pour évaluer l’absurdité de la situation, il suffit de savoir que les pays qui s’accrochent à leur charbon vont recevoir 26 milliards d'euros d’aides du fonds de modernisation du marché du carbone en 10 ans.
Tout indique que cette énergie fossile va rester très utilisée en Europe à moyen terme. L’Allemagne dont 37% de l’électricité est issue de ses centrales à charbon, continue quoi qu’elle en dise, à chercher de nouveaux gisements et la Pologne reste intransigeante sur son exploitation. En partie pour des raisons sociales, les mines sont de très gros employeurs, mais aussi financières.
En fait, ce sont moins les discours et les défilés aussi juvéniles soient-ils, qui auront la peau du charbon que l’argument financier. Le charbon est de moins en moins compétitif. Dans 10 ans, il sera moins coûteux de se tourner vers le solaire ou l’éolien que de faire fonctionner 9 centrales à charbon sur 10 installées dans le monde.
- Autre nouvelle peu rassurante pour l’Europe : le taux d’emprunt de l’Italie est supérieur à celui de la Grèce. Turbulences en perspectives.
- 15/20 au français ATOS présidé par Thierry Breton qui vient de développer et construire à Angers l’un des super calculateurs les plus puissants au monde. L’inauguration est prévue ce lundi 3 juin.
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