"Une hausse de 40 à 50 centimes d’euros par litre" : pourquoi le budget 2026 pourrait provoquer l’envolée des prix de l’E85

Les projets de budget 2026 de l'État et de la Sécurité sociale ont été présentés mardi 14 octobre par le gouvernement. Les mesures proposées par le gouvernement généreraient autour de 14 milliards d'euros de recettes supplémentaires, selon le Haut Conseil des finances publiques (HCFP). L’une d’entre elles concerne "la réduction progressive de l'avantage fiscal pour le carburant E85" (éthanol), produit notamment à partir de betteraves en France.

Cette mesure fait grincer des dents chez les professionnels et les automobilistes, puisque selon 40 millions d'automobilistes, "le projet d’une hausse de la taxation de l’E85 à partir de 2026 – qui pourrait prendre la forme d’une réduction progressive sur 3 ans de l’avantage fiscal lui conférant son prix actuel très attractif (0,71 euro/litre en moyenne)" se traduirait "par une hausse finale de 40 à 50 centimes d’euros par litre".

"Une telle mesure pèserait injustement sur les ménages qui ont fait le choix, souvent contraint, de rouler au bioéthanol dans l’espoir de faire des économies. De plus, la hausse du prix de l’E85 risquerait de détourner les automobilistes vers des carburants plus polluants", a ajouté Pierre Chasseray, délégué général de l’association.

Les agriculteurs redoutent une concurrence accrue

L’E85, largement produit en France (à partir de betteraves, résidus agricoles et filières locales), est l’un des carburants les plus écologiques parmi les essences, grâce à sa teneur élevée en bioéthanol. De nombreuses études démontrent qu’il permet une réduction significative des émissions de CO2 et de particules par rapport à l’essence fossile.

"L’E85 constitue une alternative aux carburants traditionnels et solution d’avenir qu’il faut soutenir dans la transition énergétique des transports, car il permet des gains environnementaux tout en préservant le pouvoir d’achat des automobilistes", a précisé Philippe Nozière, président de 40 millions d’automobilistes. 

Avec le carburant B100 (biogazole à base de colza), qui devrait voir son tarif particulier être supprimé, ces agrocarburants peuvent constituer une source de revenus importante pour les agriculteurs, qui redoutent une concurrence accrue pour l'éthanol si l'accord entre l'UE et des pays du Mercosur entrait en vigueur.