La semaine de quatre jours est déjà en place depuis cinq ans chez Alobat Habitat à Bapaume, dans le Pas-de-Calais, entreprise spécialisée dans l'aménagement de salles de bains en résine de synthèse. Les poseurs de douches (une vingtaine de salariés) travaillent du lundi au jeudi, sans perte de salaire.
"Nous sommes partis du principe qu'un salarié qui est bien chez lui est bien dans l'entreprise, et vice-versa" confirme Gérard Lupas, directeur général. Ce système qui privilégie le bien-être au travail n'a pas empêché, au contraire, le développement de l'entreprise. Le reste du personnel (essentiellement administratif) continue de travailler aux 35 heures, mais termine le vendredi midi.
À l’entrée de la zone d’activité de Bapaume, dans des entrepôts tout neufs, on sent que l’ambiance de travail reste sereine. Le principe du "fini parti" a été instauré il y a cinq ans dans cette PME de 40 personnes. Si les poseurs ont rempli leurs objectifs, quatre salles de bain à installer, ils peuvent partir en week-end dès le jeudi. Pour la direction, ce système n'a que des vertus. "Les salariés sont plus motivés et plus efficaces, avec plus de temps en famille", note Gérard Lupa, le directeur d'Alobat. L'organisation a été gérée avec les clients, notamment des bailleurs sociaux qui ont été prévenus.
Dans l'atelier, Dominique Lefonte, électricien-polyvalent, se sent un peu privilégié, mais en meilleure forme physique. "Je travaille du lundi au jeudi. Et le vendredi, je peux m'occuper de mes enfants, et faire des travaux chez moi. C'est très appréciable, confie ce père de famille. Au travail, je prévois mes plannings et j'organise mes interventions. Cela change !"
Les journées de travail ne sont pas plus chargées, confirme Dany Vanerom, ancien poseur, désormais chargé des devis : "C'est un système gagnant-gagnant ! Du moment que le travail est bien fait, on ne va pas vous rappeler. En moyenne, une douche à poser, cela représente six heures de travail, plutôt intense, mais parfaitement gérable".
Cette
organisation n’empêche pas de travailler parfois le vendredi, en cas de
commande spéciale, mais sur la base du volontariat et les employés sont alors payés en heures supplémentaires. L'entreprise continue de voir son activité s'améliorer, 1.400 douches produites l'an dernier. Les embauches se font le plus souvent par "bouche-à-oreille" et la semaine de quatre jours revient souvent dans les conversations.
D’ici l’an
prochain, le fondateur de l’entreprise nordiste, Philippe Pronier, compte bien généraliser ce système au reste du personnel qui n'est pas encore concerné.
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