Le gouvernement prépare le budget 2026 avec un objectif affiché : réaliser encore plus d'économies que cette année. "Il y aura entre 40 et 50 milliards à trouver sur le budget de l'année prochaine, ce qui est un effort considérable, sans augmentation d'impôts", a affirmé la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, dans Le Grand Jury, le 13 avril sur RTL.
Cela ne s'annonce pas évident, parce que 40 milliards sur un an, sans hausse d'impôt, on ne l'a jamais fait en 50 ans. C'est colossal, c'est le budget annuel de l'Éducation nationale, premier budget de France, c'est à peu près ce qu'on rembourse comme intérêt de la dette chaque année, mais surtout, on a déjà affiché un objectif de 32 milliards d'économies cette année en 2025 et donc on enchaînerait avec 40 milliards en 2026.
Alors là, c'est très simple : la France n'a jamais été capable de s'infliger un tel effort. On avait déjà fait des efforts importants au début du quinquennat Hollande, on était à peu près d'ailleurs dans le même étiage, aux alentours de 1,5 point de PIB. Mais ça s'appuyait sur des hausses d'impôts, là, on les a exclues, et la politique du quinquennat Hollande s'était soldée par un retour en arrière deux ans plus tard et un ras-le-bol fiscal. Le gouvernement avait d'ailleurs la majorité à l'Assemblée, c'était plus facile.
Cette fois, la situation politique est plus délicate. Le ministre de l'Économie compte sur les fruits de la croissance pour réduire le train de vie de l'État sans toucher aux impôts. Mais la croissance est en train d'être revue à la baisse mois après mois.
On enregistre une remontée des faillites, des chiffres du chômage qui ne baissent plus, ajoutez à ça les gesticulations de Donald Trump qui sont en train de vitrifier l'économie mondiale... Comment pouvez-vous imaginer une hausse de la croissance dans les prochains mois ?
S'il y a de l'inflation, ça fera plus de TVA dans les caisses de l'État, à condition que les Français consomment, ce qui n'est pas certain. Il y a ceux qui ne pourront pas dépenser plus et qui vont se priver et les autres qui vont épargner dans un contexte incertain, c'est ce qu'on constate depuis quelques années.
On comprend qu'on va sans doute désindexer les retraites qui ne suivront plus l'inflation, qu'on va se pencher sur les dépenses des collectivités locales. On verra si ça passe ou si ça met du monde dans la rue.
La France a une dette de 3.300 milliards, mais nous nous sommes engagés auprès des agences de notation, des marchés financiers et de nos voisins européens à faire 110 milliards d'économies budgétaires d'ici à 2029. C'est sur ça qu'on est jugés, cela veut dire 22 milliards par an. Alors pourquoi s'infliger 72 milliards en deux ans ? Sauf à imaginer qu'on ne tiendra pas les objectifs de cette année.
Et pour faire 110 milliards d'économies, il faut des économies dites structurelles. C'est-à-dire des réformes comme les retraites, l'assurance chômage, la fiscalité locale, l'enfer des normes administratives à simplifier, des réformes qui dégagent des économies importantes au fil des années. C'est ça qui permettra de tenir nos objectifs à terme. Pas de s'enfermer dans un chiffre de déficit annuel qui risque d'être démenti.
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