Opérations "contrôle continu" : comment Île-de-France Mobilités compte diviser par deux le nombre de fraudes
Ce lundi 17 février marque le déploiement d'agents supplémentaires, l'une des mesures mises en place pour lutter contre la fraude. Chaque année, la fraude dans les transports représente un manque à gagner de 700 millions d'euros pour Île-de-France Mobilités.
Bus, tramway, métro... De grandes manœuvres sont désormais lancées pour essayer de lutter contre la fraude dans les transports en commun d'Île-de-France qui coûte plus de 700 millions d'euros chaque année à Île-de-France-Mobilités. Pour freiner les fraudeurs, les contrôles sont renforcés.
"C'est trop cher, déplore un voyageur parisien croisé en flagrant délit de fraude. Et je n'ai pas les moyens pour payer des fraudes. Ce n'est pas qu'on veut frauder, mais on n'a pas le choix, on doit aller travailler pour vivre. Si tu n'as pas 1 euro dans la poche, comment tu vas faire ? Tu es obligé de frauder".
On estime que 8% des trajets en région parisienne se font sans payer, autrement dit, 1 voyageur sur 10 fraude, soit en sautant par-dessus le tourniquet du métro, soit en passant devant le chauffeur de bus sans valider. Le bus est le plus concerné, 15% de trajets sans payer le jour, presque 30% la nuit. Quand la fraude est plus facile, il y a plus de fraude. La fraude représente 700 millions d'euros de manque à gagner, avec cet argent, la région pourrait acheter 1.500 bus de nouvelle génération.
50 contrôleurs supplémentaires et des mesures pour mieux faire payer les fraudeurs
Pour répondre à ce phénomène, la région Île-de-France annonce ce 17 février le déploiement d'agents supplémentaires pour un maximum de contrôle. Avec le doublement des effectifs de la brigade régionale des transports, 50 embauches de contrôleurs cette année, le nombre total d'agents qui luttent contre la fraude passe à 500. Des actions ciblées sont prévues sur les lignes dans lesquelles on resquille le plus, comme le bus 356 et ses 63% de fraudeurs.
Mais ces embauches ne s'annoncent pas suffisantes. Constater la fraude, est une chose, faire payer les amendes en est une autre. On appelle ça le taux de recouvrement et il est faible. Seules 6 prunes sur 10 sont payées immédiatement. Dans les autres cas, le fraudeur reçoit un ticket qui lui dit comment régler son amende, par téléphone ou sur Internet, avec une ristourne si le règlement de 50 euros se fait rapidement. Mais ce système n'intéresse pas beaucoup les fraudeurs, à peine 1 sur 10 paye depuis chez lui.
Le problème pour l'administration, c'est que ceux qui se font attraper donnent une mauvaise adresse. La région vient donc de développer un nouvel outil qui permet aux agents de la RATP de vérifier en direct si le contrevenant raconte des mensonges ou non. Elle a aussi signé un partenariat avec l'organisme de l'État chargé du recouvrement. Enfin, la loi Sécurité Transport votée début février qui donne de nouvelles prérogatives aux agents de sécurité pourrait avoir un effet dissuasif. La région espère diviser par deux le nombre de fraudes cette année.
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