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TOUT SAVOIR SUR - Hausse du trafic aérien : comment expliquer la disparition de la "honte de prendre l'avion"

PODCAST - 2024 s’annonce comme une année record pour le secteur aérien. Les compagnies prévoient de transporter près de 5 milliards de passagers.

Des avions d’Air France (Illustration).

Crédit : THOMAS COEX / AFP

TRANSPORTS - Hausse du trafic aérien : où est passée la "honte de prendre l'avion" ?

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En 2019, Greta Thunberg nous avait persuadé qu'on allait tous avoir "honte" de prendre l'avion. Cinq ans plus tard, le secteur du transport aérien va connaître une année record aussi bien en termes de passagers et qu'en termes de chiffre d'affaires : 996 milliards de dollars sont prévus pour cette année, un montant qui dépasse celui d'avant la pandémie qui s'était fixé à 838 milliards en 2019.

Un chiffre d'affaires qui ne s'explique pas tant par un rebond de la fréquentation mais plutôt par l'augmentation des prix des billets d'avion.

"On a eu une inflation très forte liée entre autres au carburant, mais liée aussi surtout à la pénurie sur le nombre d'avions, puisqu'on se retrouve effectivement sur des marchés sources qui n'ont pas du tout retrouvé les niveaux pré-pandémie. (...) On est en moyenne sur les destinations d'Asie du Sud-Est, sur des augmentations à plus 25-30% au prix du billet, comparé à 2019", précise Guillaume Linton, PDG de l'agence ASIA.

Le "travel revenge"

Cette croissance au niveau de la fréquentation s'explique en partie par le phénomène de "travel revenge", autrement dit la sensation d'avoir été privé du droit de voyager pendant la pandémie et d'avoir besoin de le rattraper. "Le Covid, pour une immense majorité des gens, a été perçu comme une énorme atteinte à notre liberté de mouvement. (...) C'est quoi l'histoire de la civilisation humaine ? C'est la mobilité. C'est quelque part quelque chose de fondamental dans la civilisation", appuie Laurent Magnin, spécialiste du secteur aérien et ancien patron de XL Airways.

Cette "honte" de prendre l'avion, insufflée par la militante suédoise, semble donc s'estomper. "Chez nous, on note que la durée de séjour moyenne a augmenté quasiment de trois nuits entre 2019 et 2024. Ça veut dire quand même qu'il y a une prise de conscience. Il y a une sensibilisation des voyageurs qui comprennent que voyager un peu moins souvent, voyager plus longtemps en destination, combiner plusieurs pays, voyager hors saison (...) sont des nouvelles tendances de consommation de l'avion et du voyage en général qui vont dans le bon sens", nuance Guillaume Linton.

Une tendance qui semble s'inscrire dans le temps puisque le doublement du trafic aérien est annoncé d'ici 2050.

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