Pourquoi les prix ne baissent-ils pas dans les supermarchés alors que le coût de l'énergie a baissé ? Pour Alexandre Bompard, directeur général de Carrefour, la réponse est évidente : c'est à cause de la "shrinkflation". Issu de la contraction du mot anglais "shrink" ("rétrécir") et inflation, cette pratique des industriels consiste à réduire la quantité d'un produit vendu sans toucher à l'emballage, tout en gardant, ou parfois en modifiant, son prix.
C'est un stratagème bien pratique pour vendre moins de quantité au kilogramme et augmenter les prix. Par exemple, dans le panier RTL de ce jeudi matin, le paquet de céréales est passé de 400 à 330 g, tandis que son prix a baissé de 20 centimes en moyenne. Une baisse des prix que pourrait apprécier le consommateur, sauf que le prix au kilogramme a augmenté de 12 centimes.
C'est la même technique qu'a employé Pepsi Cola avec ses chips Lays, qui ont connu une baisse de 15 g du paquet, ce qui donne une hausse de 30% du chiffre. Unilever utilise la même combine pour ses glaces Magnum, qui ont vu leur quantité réduite de 200 ml alors que le prix au kilogramme a augmenté de 20%.
"C'est inacceptable de faire ça pour le consommateur" martèle Alexandre Bompard, PDG du groupe Carrefour, dans les médias. Ce conflit ouvert entre distributeurs et grandes marques est un changement dans la relation entre les deux parties. Si le gouvernement comptait faire du "name and shame", c'est-à-dire à afficher les noms des industriels qui ne veulent pas baisser leur prix, les acteurs de la grande distribution ont sauté le pas.
En effet, Intermarché a dénoncé Findus, qui a réduit ses pommes de terre rissolées de 10 g tout en provoquant une hausse exceptionnelle de 68% au kilo. Carrefour commence lundi 11 septembre à le pratiquer également avec toutes les marques. Il faut tout de même rappeler que les distributeurs ont accepté cette "shrinkflation" en amont, ce qui témoigne du renvoi de la patate chaude entre les différents acteurs.
Il suffit de regarder le prix au kilogramme, comme vous le faites sûrement déjà, pour se rendre compte de l'évolution des prix. Du côté des industriels, qui ont répondu via Jean-Philippe André, président de l'Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA), "il ne faut pas donner l'impression aux gens qu'il y a d'un côté les voleurs et d'un autre les chevaliers blancs. C'est très hypocrite de le dire."
Invité de RTL ce jeudi 7 septembre, il l'affirme avec conviction : "Tous ces produits sont dans ses rayons, Alexandre Bompard les a acceptés, il n'y a pas d'arnaque." La solution contre cette pratique légale, mais pénalisante pour le consommateur ? "Il faut simplement voir comment on peut améliorer encore l'information du consommateur", répond le président du directoire Haribo France.
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