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Savon, protections menstruelles, lessive : par manque d'argent, 1 Français sur 2 renonce à certains produits d'hygiène
Selon une enquête de l'IFOP, 8% des Français disent avoir renoncé à acheter du gel douche, 12% du déodorant, 9% de la lessive, tandis que 3 millions de femmes déclarent régulièrement manquer de tampons ou de serviettes. Le tout par manque d'argent.
Un rayon avec des produits d'hygiène (image d'illustration).
Crédit : SEBASTIEN BOZON / AFP
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Près d'un Français sur deux dit avoir renoncé à acheter des produits d'hygiène, faute de moyens. Selon le résultat d'une enquête IFOP menée pour l'association Dons Solidaires, cela va du maquillage dont on se passe à des choses bien plus essentielles, comme les protections menstruelles.
Près de 3 millions de femmes disent régulièrement manquer de serviettes ou de tampons par manque d'argent. D'autres produits de première nécessité sont concernés : 8% des Français disent avoir renoncé à acheter du gel douche, 12% du déodorant, 9% de la lessive et autant se brossent parfois les dents sans dentifrice.
Les personnes concernées rationnent les produits comme le papier toilette ou la dose de shampoing, elles espacent le nombre de douches ou le nombre de fois où une couche est changée dans la journée pour un bébé. Certains utilisent aussi des moyens de substitution, par exemple des mouchoirs ou du tissu à la place de protections périodiques.
Des conséquences sur la vie sociale
Cette étude note surtout l'augmentation du nombre de Français concernés. Même si l'inflation de ces produits est mesurée, plus d'un Français sur cinq déclare limiter sa consommation de papier toilette, trois fois plus qu'en 2019 au moment de la première étude sur ce sujet.
Ce qui est frappant, c'est que cette précarité hygiénique ne concerne plus uniquement les foyers modestes. Aujourd'hui, les jeunes actifs sont particulièrement concernés, tout comme les familles monoparentales. Et ils doivent même faire des choix : 8 millions de Français doivent arbitrer entre l'achat de nourriture ou de produits d'hygiène qui deviennent donc une variable d'ajustement.
Cette situation n'est pas sans conséquences sur la vie sociale, avec un vrai repli sur soi : 31% des personnes concernées par cette précarité évitent ainsi de sortir. Dominique Besançon, déléguée générale de l'association Dons Solidaires, à l'origine de cette étude, note "le fait d'éviter de sortir de chez soi, de fuir les interactions sociales chez des femmes en effet qui ne peuvent plus offrir ou se payer des produits cosmétiques, de la coloration pour les cheveux, ce sont des produits qui évidemment portent atteinte à leur dignité".
"Il y a même 15% de personnes interrogées qui disent qu'elles renoncent à aller travailler", explique-t-elle. C'est sans compter évidemment sur les autres conséquences, celles sur la santé, avec par exemple des irritations pour les nourrissons dont les couches sont changées moins régulièrement ou des infections pour les femmes en situation de précarité menstruelle.
